Centrale à charbon de Saint-Avold: vers une reconversion au gaz

La centrale électrique de Saint-Avold (Moselle), qui doit tourner la page du charbon d'ici à 2027, oriente finalement sa reconversion vers une alimentation au gaz, après avoir un temps imaginé une conversion à la biomasse, a annoncé GazelEnergie jeudi à l'AFP.

Cette conversion au gaz pourrait même permettre d'atteindre la neutralité carbone, selon Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, avec une production à partir de gaz vert.

"Je suis content qu'on arrête (le charbon), mais surtout on a des perspectives à venir avec le projet de conversion au gaz de la chaudière, beaucoup plus écologique, beaucoup plus bénéfique pour l'emploi" et qui constitue une "transition juste", a réagi auprès de l'AFP Sylvain Krebs, responsable d'exploitation à la centrale Emile-Huchet.

Le coût de la conversion du site à la biomasse, initialement proposé, était évalué à 100 millions d'euros, quand l'orientation vers le gaz serait de 110 millions d'euros, une hausse minime comparée à la création d'une autre centrale, dont le coût serait de 500 millions d'euros, selon Mme Jaffrelo.

Des raccords au gaz existent déjà à proximité du site.

Le passage au gaz permettra aussi une meilleure constance au niveau de la chaleur que le système existant avec le charbon, a expliqué Joseph Schiavone, chef de quart. Cela permet donc d'être "sur le réseau plus tôt", sachant que la centrale sera appelée à produire de l'électricité lors des moments d'"hyperpointe", entre 300 et 700 heures par an, comme c'est déjà le cas actuellement avec le charbon.

En attendant des réponses politiques et une "feuille de route" demandée par la direction et les employés au gouvernement depuis plusieurs mois, les vérifications nécessaires au redémarrage de la centrale ont été effectuées la semaine dernière. Elle est donc prête à fonctionner à nouveau au charbon cet hiver.

La réserve de charbon est d'ailleurs bien remplie et les installations prêtes à produire de l'énergie lorsqu'il fera froid et que l'approvisionnement en électricité sera sous tension, selon Mme Jaffrelo.

Le président Emmanuel Macron avait annoncé l'an dernier que les deux dernières centrales électriques à charbon de France, à Cordemais (Loire-Atlantique) et Saint-Avold, seraient converties "complètement" à la biomasse (des granulés prioritairement issus de déchets de bois) "d'ici 2027".

Mais EDF a annoncé mardi son intention d'abandonner le projet de conversion de la centrale de Cordemais, qui cessera donc de produire de l'électricité à l'horizon 2027.

Les employés d'Emile-Huchet, s'ils veulent rester confiants après des semaines d'angoisse et une période de mobilisation sociale avant l'été, craignent toutefois que les "avenirs de nos deux centrales soient liés", expliquait mardi à l'AFP Thomas About, syndicaliste de la CFDT à la centrale de Saint-Avold.

Ils attendent désormais un rendez-vous avec la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, qui "connaît bien le dossier", a souligné M. Krebs, aussi délégué syndical CFE-CGC. "J'espère que le gouvernement saura prendre cette opportunité-là."

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