Valère Corréard est Directeur d'ID, l'Info Durable
©Clémence Demesme
L'Edito de Valère Corréard

"Dieselgate" : le prix du mensonge

En 2015, le groupe Volkswagen avait reconnu les faits : manipuler volontairement les logiciels de ses véhicules pour masquer leur pollution réelle. Cela avait concerné en tout pas moins de 11 millions de véhicules, un scandale qui vient de se clôturer par une amende de 100 millions d'euros.

C'est donc l'épilogue des poursuites pour le groupe automobile qui avait manipulé ses moteurs ouvrant un scandale mondial. Il faut dire que Volkswagen avait reconnu avoir fait le nécessaire pour masquer les émissions les plus polluantes des diesels sortant de ses usines, d'autres opérateurs avaient été mis en cause et c'est Continental qui va payer cette somme d'ailleurs.

C'est dans cet enjeu d'exemplarité que se situe la justice climatique et environnementale

Au-delà des responsabilités en chaîne, il faut reconnaître une première victoire pour la protection des consommateurs mais aussi des normes environnementales : une amende qui n'a rien de symbolique. On peut la trouver faibles compte tenu du nombre de véhicules impactés, mais cela reste une somme sérieuse même pour un grand groupe. Et la justice va poursuivre son travail puisque des dizaines de personnes sont toujours poursuivies en Allemagne pour ce dossier complexe. 

C'est dans cet enjeu d'exemplarité que se situe la justice climatique et environnementale, maillon essentiel de la transition écologique. Le fait que les entreprises et leurs dirigeants soient condamnés montre que le sujet est assez important. En France, on estime que près de trois millions de véhicules rouleraient encore avec des moteurs truqués sans respecter les normes qui s'appliquaient au moment de leur construction. Pendant ce temps, la pollution de l'air tue 40 000 personnes par an. CQFD.