A l’approche de la Coupe du monde, les appels au boycott ne cessent de se multiplier.
©Marcin Kadziolka/Shutterstock
Environnement

Mondial au Qatar : ces supporters optent pour le boycott

Infrastructures climatisées, ouvriers morts lors de la construction des stades, soupçons de corruption autour de la désignation du pays hôte...plusieurs raisons poussent les supporters à boycotter la Coupe du monde qui aura lieu au Qatar le 20 novembre prochain. A quelques semaines de l’événement, ID leur donne la parole. 

La Coupe du monde de football donnera son coup d’envoi au Qatar le 20 novembre prochain. A l’approche de l’événement, les appels au boycott ne cessent de se multiplier pour dénoncer ce “Mondial de la honte.” Plusieurs villes françaises, dont Paris, Lille ou encore Bordeaux, ont notamment annoncé qu’elles ne retransmettraient pas les matchs sur grand écran. Qu’en est-il du côté des supporters ?  

Pour certains, ce sera la première fois qu’ils boycottent la Coupe du monde. “D’ordinaire, je ne manque pas un match. Mais cette année, je ne serai pas devant les écrans”, lance Marc, 29 ans, analyste de données. Plusieurs raisons l’ont poussé à prendre cette décision, à commencer par l’annonce du nombre de morts sur les chantiers de construction des stades du Mondial. En février 2021, une enquête du journal britannique The Guardian révélait qu’au moins 6 500 ouvriers étaient décédés. “Ca a été la bascule”, confie-t-il. 

“Esclavage moderne”, “non-sens environnemental”... 

Comme lui, Florent, 33 ans, responsable commercial, a choisi de ne suivre aucun match. “L’envers du décor est meurtrier. Je ne vois pas comment expliquer à mon fils qu’il y a des personnes qui ont été traitées dans des conditions inhumaines sous prétexte d’un événement sportif”, explique-t-il. Même son de cloche du côté de Simon, 29 ans, chargé de développement. En plus de dénoncer “un esclavage moderne”, il souligne l’aberration écologique d’une telle manifestation. “C’est un non-sens environnemental que d’organiser la Coupe du monde avec de telles températures, et donc d’ajouter les infrastructures climatisées nécessaires. Sans parler des navettes aériennes quotidiennes de confort.”  

Si la construction et les infrastructures représentent un important poste d’émissions de CO2, le poids des transports n’est pas non plus négligeable. Le Qatar espère attirer au moins 1,2 million de visiteurs, soit 350 000 supporters par jour. 

Faire baisser les audiences à tout prix 

Les soupçons de corruption qui planent autour de l’attribution de la compétition au Qatar font également partie des motivations des supporters pour boycotter le Mondial. "Les fédérations, que ce soit l’UEFA ou la FIFA, ne vont pas du tout dans le sens du football mais du business uniquement. La seule manière qu’on a ne pas tout accepter, c’est de ne pas regarder”, observe Marc. 

A travers cette initiative, il espère que la Coupe du monde au Qatar fonctionnera moins bien que les précédentes. “Il faut toucher aux porte-monnaie des fédérations. La seule chose que j’attends de ce boycott, c’est qu’il y ait moins de supporters que d’habitude”, note-t-il. De son côté, Florent approuve : “L’impact du boycott sera fort si nous sommes nombreux à faire baisser les audiences. Cela aura des conséquences sur les sponsors ou encore la publicité”, relève-t-il.  

Selon les chiffres de la Fifa, plus de 3 milliards de téléspectateurs ont suivi la Coupe du monde en Russie en 2018. Qu’en sera-t-il en 2022 sous l’effet du boycott ? 

 

Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici ! 

Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide Idées Pratiques #13 : "Sport et écologie : mode d’emploi". 

Au sommaire : enjeux, analyses, entretien décryptages... 68 pages pour associer sport et écologie au quotidien ! 

Cliquez ici pour découvrir et précommander votre guide Idées Pratiques. 

#TousActeurs