Le captage de CO2 dans l'atmosphère est souvent présentée comme une solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
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Climat: verdir les gros industriels "c'est possible"

"Les industriels jouent le jeu" et atteindre les objectifs de verdissement des industries les plus nocives au climat est "possible", a estimé mercredi le ministre de l'Industrie Roland Lescure.

Il recevait à nouveau les représentants des 50 sites industriels français les plus émetteurs de gaz à effet de serre: cimenteries, aciéries et autres raffineries, qui représentent 11% des émissions de la France, et près de 60% des émissions industrielles.

Le gouvernement a entrepris de négocier avec eux des trajectoires de décarbonation, leur proposant de doubler le rythme de leurs efforts moyennant un doublement des aides de l'Etat, en portant l'enveloppe à 10 milliards d'euros sur la période 2022-2027. "La bonne nouvelle, c'est que c'est possible", a salué devant la presse le ministre lors de ce point d'étape à Bercy, se félicitant avant la réunion que "les industriels jouent le jeu" même si "il y a encore du travail à faire pour améliorer ces stratégies".

"Les premières feuilles de route sur lesquelles nous avons échangé nous annoncent une réduction des émissions de 44% en 2030 et de 80% en 2050, donc on y est presque", a-t-il précisé. Avec ces feuilles de route, l'Etat veut pouvoir estimer et planifier les infrastructures et technologies "de rupture" qui seront nécessaires à cette décarbonation : futurs "hubs" d'hydrogène, raccordements électriques de plus forte puissance, approvisionnements en biomasse, ou encore, grande nouveauté, les "carboducs", ces tuyaux qui permettront de transporter le CO2 issu des émissions résiduelles vers des puits de stockage géologiques.

Un bilan à venir en juin

Parmi les sites sollicités par l'Etat figurent par exemple Arcelor Mittal à Dunkerque et Fos-sur-Mer, les cimenteries Vicat, Lafarge, Calcia, les usines chimiques du Grand Est, les fabricants d'engrais Yara ou Borealis, la verrerie d'Arques, les raffineries Esso-ExxonMobil et TotalEnergies en Normandie, Air Liquide en PACA, les producteurs de sucre Tereos et Cristal Union...

Une décarbonation de ces sites équivaudrait en terme de gaz à effet de serre évité à la rénovation énergétique de 10 millions de logements, a indiqué M. Lescure, estimant qu'elle aurait aussi valeur de symbole. Le président Emmanuel Macron tirera le bilan de ce travail en juin. En novembre, il avait réuni ces industriels pour leur proposer de doubler de 5 à 10 milliards d'euros l'aide publique prévue sur 2022-27 pour leur décarbonation s'ils intensifiaient leurs mesures. Cette somme entre dans le cadre du plan France 2030, sous forme d'appels à projets, dont les plus efficaces seront soutenus.

Avec AFP.