Le Conseil d'État a suspendu vendredi la dissolution controversée d'un collectif écologiste, Les Soulèvements de la Terre.
©EMMANUEL DUNAND/AFP
Justice

Dissolution des Soulèvements de la terre : les avocats annoncent un recours devant le Conseil d'Etat

Les avocats des Soulèvements de la terre ont annoncé mercredi leur intention de déposer un recours devant le Conseil d'Etat contre la dissolution du collectif par le gouvernement, car elle "intervient au mépris des libertés fondamentales", a souligné l'un des conseils du collectif, Me Raphaël Kempf.

"Le gouvernement n'a pas de base juridique solide pour dissoudre les Soulèvements de la terre", a-t-il ajouté. "Nous contestons ne serait-ce que l'appellation du 'groupement de fait' parce que les Soulèvements de la terre, c'est un mouvement qui est horizontal, qui ne peut être dissout", a complété sa consoeur, Me Ainoha Pascual.

C'est une question de droit de manifester et de défense de la vie."

Greta Thunberg, présente à Paris à l'occasion du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, s'est rendu au rassemblement devant le Conseil d'Etat pour apporter son soutien aux Soulèvements de la terre et défendre "le droit de manifester". "C'est une question de droit de manifester et de défense de la vie", a-t-elle déclaré, aux côtés de membres du collectif, d'élus et d'organisations. "J'espère que plus de gens se mobiliseront contre ce qui se passe en ce moment, et défendront le droit de manifester".

Est-ce que le gouvernement est prêt à aller jusqu'à l'absurde consistant à faire encourir la prison à plus de 100 000 personnes dans ce pays ?"

"Cette dissolution intervient au mépris de libertés fondamentales dont ce gouvernement n'a finalement que faire, comme notamment la liberté d'association (...), mais également la liberté d'expression", a lancé Me Kempf, interrogé par des journalistes en marge du rassemblement devant le Conseil d'Etat. "Maintenant, à partir de demain, lorsque le décret deviendra finalement effectif après sa publication au Journal officiel, que se passera-t-il ?" a interrogé l'avocat. "Les plus de 100 000 personnes" qui se revendiquent du groupement seront "passibles de trois années d'emprisonnement", a-t-il répondu. "Est-ce que le gouvernement est prêt à aller jusqu'à l'absurde consistant à faire encourir la prison à plus de 100 000 personnes dans ce pays ?", a insisté Raphaël Kempf.

Le rassemblement de soutien au collectif écologiste a eu lieu en présence d'élus comme Mathilde Panot de la France insoumise. La dissolution a été prononcée mercredi matin en Conseil des ministres, le gouvernement reprochant au collectif écologiste d'"appeler" et de "participer" à des violences.

Avec AFP.

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