Malgré un épisode de fraîcheur en fin de mois, avril 2024 est le 27e mois d'affilée où les températures ont été égales ou supérieures aux normales de saison en France métropolitaine, signe que le climat de l'Hexagone continue de se réchauffer, a annoncé mardi Météo-France.
En France, le climat est considéré comme étant déjà au moins 1,7°C plus chaud qu'à l'ère pré-industrielle, avant que les rejets massifs de gaz à effet de serre dus à la combustion du pétrole, du charbon et du gaz ne commencent à modifier le climat.
Si l'on compare aux normales de saison et non au 19e siècle, c'est-à-dire à la période 1991-2020, le mercure a été du 1er au 29 avril 0,7 °C plus chaud que les normales.
Plusieurs records de chaleur ont été battus, notamment lors des deux premiers week-ends du mois.
Le 13 avril, la température moyenne sur l'Hexagone (moyenne des températures sur 30 stations de référence) a été "exceptionnelle", atteignant 17,9 °C, ce qui n'était jamais arrivé avant un 15 avril. Le précédent record avait déjà été battu la semaine précédente, avec 17,6°C relevés le 6 avril.
Localement, le thermomètre a atteint des valeurs largement plus élevées, là aussi du jamais vu. Cela a été le cas à Cannes, avec 27,7 °C, Millau avec 27,9 °C ou encore Pau avec 32,0°C.
Plusieurs nuits ont également été exceptionnellement douces, avec 15,6°C enregistrés à Niort, 15,5°C à Lons-le-Saunier et 14,5°C à Dunkerque.
Cette période de chaleur précoce a été suivie par une grosse dizaine de jours de fraîcheur, donnant lieu à des températures "anormalement basses" aussi bien en plaine (-5,3°C à Chaumont; -3,5°C à Guéret; -3,1°C à Saint-Côme d'Olt) qu'en altitude (-23,3°C à l'Aiguille du Midi à 3.845 mètres ; -16,2°C à Tignes à 2.084 m).
Concernant les précipitations, la France a été coupée en deux, avec des pluies toujours excédentaires sur la moitié nord et le centre-est, tandis que le sud-ouest, la région Provence-Alpes Côte d'Azur et la Corse étaient déficitaires.
A noter toutefois, le retour d'un épisode de pluies modérées sur le département des Pyrénées-Orientales, qui n'en avait plus connu depuis deux ans. "Ces précipitations, bénéfiques pour la végétation et pour les couches superficielles des sols, n'inversent malheureusement pas la situation de sécheresse extrême qui sévit sur cette région", souligne toutefois Météo-France.
À l'échelle nationale, avril 2024 finit quasiment conforme aux normales pluviométriques de 1991-2020, de même que l'ensoleillement, malgré là aussi de forts contrastes entre le nord (déficitaire) et le sud (excédentaire).