Paris: retrait contesté des grilles du square face au Bataclan

La mairie de Paris a fait scier jeudi matin les grilles du square situé face à la salle de spectacle du Bataclan, première étape d'un réaménagement contesté par des riverains, associations et opposants politiques.

Les photos envoyées à l'AFP par des membres de l'association Sauvons Jules et Richard, des riverains qui réclamaient le maintien d'un square fermé pour le protéger d'un usage trop intensif et des incivilités, montrent des ouvriers, entourés par des policiers municipaux, démontant les élégantes grilles des années 1990.

Lundi, les mêmes opposants avaient réussi par leur présence à retarder le début des travaux.

"Vers 11H00, toutes les grilles (étaient) sciées", a affirmé à l'AFP Yves Contassot, coprésident de France Nature Environnement (FNE) Paris.

Situé au-dessus du canal, recouvert d'un terre-plein depuis le XIXe siècle, le square May-Picqueray abrite la stèle en hommage aux victimes de l'attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan, situé juste en face.

La mairie entend réaménager le terre-plein des boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir, un axe de près de deux kilomètres, afin de "retrouver" une grande promenade continue entre le canal Saint-Martin et Bastille.

Les opposants estiment que la promenade existe déjà entre les quatre squares de l'axe, dont May-Picqueray, et qu'il suffit de les contourner ou de créer des portillons supplémentaires.

FNE Paris a déposé deux recours en référé. Les opposants demandaient à la mairie d'attendre l'issue de l'audience, le 22 mai.

La maire PS Anne Hidalgo, qui veut ouvrir plusieurs squares de la capitale, a déjà essuyé pareille polémique en 2023 avec les grilles de celui jouxtant la cathédrale Notre-Dame. Elles seront finalement maintenues, mais peut-être déplacées.

Le groupe Changer Paris (LR et apparentés) a dénoncé dans un communiqué un "non-sens écologique et urbain". Après le démontage, la ministre de la Culture Rachida Dati, rivale d'Anne Hidalgo, a demandé sur X "que la Ville de Paris s'engage à conserver les grilles (...), compte tenu de leur valeur patrimoniale, et pour permettre la réversibilité de leur suppression arbitraire".

Fatoumata Koné, la présidente du groupe écologiste, allié indocile du PS, a regretté le "passage en force" d'une mairie qui "a vraiment un problème de méthode".

"Ce n'est pas un passage en force, c'est la mise en place d'un projet qui a été longtemps discuté", a répondu devant la presse le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire.

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