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La sécheresse : une problématique commune

La problématique climatique est indéniable aujourd’hui, avec notamment des niveaux de température historiquement élevés, des feux qui ravagent plusieurs régions européennes – en France plus particulièrement – et le semestre le plus sec en Californie depuis 128 ans

La sécheresse accrue au Canada, au Brésil et même en Ukraine/Russie aggrave également les récoltes de matières premières agricoles, pénalisant encore davantage les pénuries de certaines denrées et créant davantage de tensions sur les prix.

Le manque d’eau augmente également le casse-tête de l’économie allemande, déjà affectée par la crise énergétique en Europe mais également par les problématiques de chaînes d’approvisionnement qui touchent toutes les régions du monde. Le niveau du Rhin est anormalement bas, alors que l’importance du fleuve est stratégique pour le transport des biens industriels dans le pays, représentent 5 à 10 % du fret de l’Allemagne. En 2018, un épisode identique avait coûté autour de 1,5 % de la production industrielle.

L’Allemagne reçoit également du gaz russe au compte-goutte malgré la reprise des livraisons de Gazprom le 21 juillet : le réseau fonctionnerait à 30 % de ses capacités depuis cette date, un niveau nettement insuffisant qui fait courir un risque sur le moteur industriel du pays et, in fine, sa croissance économique. La Bundesbank a d’ailleurs indiqué que si le gaz russe venait à être entièrement coupé, cela coûterait 5 % de croissance au PIB allemand.

La sécheresse affecte aussi les marchés financiers avec des rachats sur les fonds actions et obligataires (hors monétaire) : respectivement 4,5 et 8,9 milliards de dollars sur la semaine se terminant le 20 juillet (source : Goldman Sachs), confirmant la tendance du mois. Les volumes demeurent en berne, avec une baisse de près de 18 % sur la semaine pour le S&P 500, les investisseurs se focalisant sur la saison des résultats, environ 50 % des entreprises de l’indice phare américain devant publier leurs résultats sur la semaine du 25 juillet.

Les marchés actions sont heureusement aidés par les intentions de rachats d’actions aux Etats-Unis qui totalisent à ce stade 1,3 trillion de dollars. Cependant, les nombreuses zones d’ombre (récession, inflation, géopolitique, Chine etc.) ne permettent pas, à ce stade, de donner une impulsion haussière sur les actifs risqués.

Enfin, les investisseurs sont restés sur leur faim le jeudi 21 juillet ; ils attendaient beaucoup de la Banque centrale européenne (BCE), mais le bouclier antifragmentation a finalement déçu. La BCE n’a pas détaillé dans quelles conditions le TPI ("Transmission Protection Instrument") serait enclenché et quel serait le mécanisme précis de son fonctionnement. La hausse des taux directeurs de 50 points de base a ainsi fait pschitt, le taux à 10 ans allemand touchant un plus haut sur la journée de près de 1,38 % pour finir la semaine à 1,02 %.

Les différents acteurs économiques (Etats, banques centrales, entreprises, ménages) sont donc dans l’obligation d’améliorer la gestion des sécheresses auxquelles ils font face et de tenter également d’améliorer leurs outils de prévisibilité et « d'évitabilité ».

Karen GEORGES, Gérante actions