Valère Corréard est Directeur d'ID, l'Info Durable
©Clémence Demesme
L'Edito de Valère Corréard

Shrinkflation : le gouvernement tente de rattraper son retard

Il aura fallu attendre (trop) longtemps pour que l'exécutif prenne enfin en compte une technique contestable des industriels qui se développe depuis la crise inflationniste : la shrinkflation. Mais "mieux vaut tard que jamais".

Lorsqu'un jus de fruit passe d'une bouteille de 100 cl à 75 cl sans que le prix baisse, il a en réalité augmenté de 25%, pas besoin d'être un grand économiste pour le comprendre. Mais dans certains cas de figure, c'est difficile à voir. Un paquet de biscuits qui passe de 250 grammes à 225 grammes par exemple. Ces cas de figure sont appelés "shrinkflation", et cela fait un an et demi que cela dure. Augmenter le prix en rétrécissant le produit (shrink), ni vu ni connu et à la fin c'est le consommateur qui paie ! 

Tout ce qui peut redonner de la confiance et de la sérénité est bon à prendre

A partir du 1er juillet prochain, un arrêté prévoit que les distributeurs de grandes et moyennes surfaces  devront désormais avertir les consommateurs lorsque ce cas de figure se présente. Il était temps, l'inflation classique a déjà fait des ravages dans l'économie, celle-ci cachée est inacceptable. En particulier dans un contexte où la défiance se généralise à l'endroit des grands acteurs économiques et politique comme un poison démocratique. Tout ce qui peut redonner de la confiance et de la sérénité est bon à prendre, et puis c'est une question de justice économique.

On peut néanmoins regretter qu'il faille encore attendre plusieurs mois. Pour autant, il faut reconnaître que le gouvernement a su ici entendre les associations de consommateurs qui alertent depuis septembre 2022 sur ces pratiques douteuses, Foodwatch aux avant-postes. restera à mesurer la qualité juridique de la norme et son application par les distributeurs qui demandent déjà à ce que les industriels soient mis à contribution.