Le Japon développe la culture d'algues pour stocker le carbone.
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Neutralité carbone : le Japon mise sur les algues pour absorber le CO2

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Au-delà du secteur alimentaire, les algues sont aujourd'hui plébiscitées pour leur capacité à stocker le carbone. Le Japon fait notamment figure de pionnier dans ce domaine. ID fait le point. 

Ressources encore peu exploitées dans les pays occidentaux, les algues sont cultivées à grande échelle en Asie, notamment en Chine et en Indonésie, pour la fabrication de nombreux produits, comme des épaississants alimentaires.  

Au Japon, ces végétaux marins intéressent également pour des projets de compensation et de stockage des émissions carbone. Cette année, le pays est devenu le premier à inclure le carbone stocké par les algues marines dans son inventaire national des gaz à effet de serre soumis aux Nations unies, comme le rapporte Courrier International dans un article publié le 21 octobre.  

Le Japan Times précise que "les écosystèmes de carbone bleu auraient permis de retenir 0,03 % des émissions annuelles du Japon entre janvier et mars 2023". 

Une technique limitée selon les scientifiques 

Publiée en 2023 dans la revue Communications Earth & Environment, une étude souligne toutefois le potentiel limité de la culture d’algues pour capturer du CO2, en raison de la surface importante d’océans que cela nécessite.  

"Nous estimons que retirer 1 gigatonne (milliard de tonnes) de carbone par an par les algues nécessiterait de mettre en culture plus d’un million de km2 dans les zones économiques exclusives les plus productives situées dans le Pacifique équatorial", détaillent les auteurs. 

Face à cette limite, des innovations fleurissent aux quatre coins du monde. Certaines start-ups développent notamment des méthodes de culture dans des environnements contrôlés, à l’image de CarbonWorks. Créée en 2021, cette jeune pousse française est spécialisée dans la culture de micro-algues par photosynthèse pour la décarbonation du secteur industriel. 

"Nous allons capter le CO2 directement dans les usines puis, les microalgues vont créer cette nouvelle matière première via la photosynthèse dans les bioréacteurs que nous fabriquons", explique Guillaume Charpy dans un article publié le 23 mars 2023 sur le site de Bpifrance

Une manière de diminuer les émissions de gaz à effet de serre générées par l'industrie mais aussi de contribuer à une économie circulaire. La technologie mise au point par CarbonWorks permet de produire un biocomposant algal qui peut être utilisé comme fongicide naturel dans le secteur agricole.