Max Hidalgo Quinto, jeune scientifique péruvien, a imaginé un dispositif à la croisée de l’éolien et de l’innovation sociale.
©UN Environment Programme/Youtube (capture d'écran)
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Au Pérou, cette éolienne peut produire jusqu’à 300 litres d’eau potable par jour

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Dans un monde où l’accès à l’eau reste un défi majeur, l’éolienne Yawa, née au Pérou, offre une solution innovante. En captant l’humidité de l’air, elle transforme le vent en une source d’eau potable. Décryptage. 

Si elle fait encore débat en France, l’éolienne inspire ailleurs des solutions audacieuses. Souvent pointée du doigt pour son impact visuel ou pour les questions qu’elle soulève sur son efficacité énergétique, cette dernière ne fait pas l’unanimité sur le territoire français, comme en témoigne l’annulation du plus grand projet éolien terrestre de France, dans les Ardennes, par la cour administrative d’appel de Nancy après plusieurs années de lutte judiciaire.

Pourtant, ailleurs dans le monde, l’éolienne devient le socle de bien des révolutions technologiques. Elle se transforme en un outil polyvalent, capable de répondre à des besoins essentiels, comme l’accès à l’eau potable. Et c’est au Pérou qu’un jeune inventeur a décidé de changer les règles du jeu.

Yawa se distingue des technologies existantes par le mécanisme de collecte de l’eau, qui est basé sur le débit d’air, la pression et la température.

Un dispositif qui capte l’humidité de l’air

Max Hidalgo Quinto, jeune scientifique péruvien, a imaginé un dispositif à la croisée de l’éolien et de l’innovation sociale. Son invention, baptisée Yawa, parvient à produire jusqu’à 300 litres d’eau potable par jour, simplement en captant l’humidité présente dans l’air.

Le nom de cette éolienne pas comme les autres puise ses racines dans le quechua : "yaku", qui signifie eau, et "wayra", le vent. Concrètement, Yawa fonctionne grâce à une turbine fabriquée à partir de matériaux recyclés, limitant ainsi l’usage de plastique au strict minimum.

Une solution adaptable

Mais c’est surtout son fonctionnement interne qui marque une vraie rupture : "Yawa se distingue des technologies existantes par le mécanisme de collecte de l’eau, qui est basé sur le débit d’air, la pression et la température. De même, en raison de la polyvalence à mettre en œuvre dans différents endroits en profitant des énergies renouvelables", explique Max Hidalgo Quinto dans une interview accordée à bbvaopenmind.com.

Cette technologie peut notamment trouver sa place dans des bâtiments écologiques, accompagner des initiatives agricoles et forestières, et s’inscrire plus largement dans les stratégies de lutte contre la pénurie d’eau.

D’ailleurs, l’impact potentiel de Yawa n’a pas tardé à être reconnu à l’échelle mondiale puisque le projet a reçu, entre autres, le prix des Young Champions of the Earth, décerné par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).