Au coeur de l'histoire de France... coule la Seine

La Seine sera cet été au coeur des festivités des JO de Paris, en accueillant notamment la cérémonie d'ouverture, une première en dehors d'un stade dans l'histoire olympique.

Voici tout (ou presque) ce que vous avez toujours voulu savoir sur le fleuve, dont le cours épouse celui de l'histoire de France et de sa capitale.

- Des Vikings au D-Day

Malgré les aménagements humains, le parcours du fleuve d'environ 775 km est grosso modo le même depuis 12.000 ans avant Jésus Christ.

Voie fluviale essentielle - elle l'est toujours aujourd'hui - reliant la capitale à la Manche, elle a aussi été empruntée par des envahisseurs. Les Vikings l'ont remontée sur leurs fameux drakkars, incendiant Rouen au nord-ouest de Paris et assiégeant la capitale en 841.

Sa position stratégique pousse aussi les Alliés à bombarder en juin 1944 la plupart des ponts en aval de Paris pour permettre le bon déroulement du D-Day.

- Paris sur Yonne

On nous aurait menti ? Scientifiquement, il n'y a pas photo, la Seine ne devrait pas s'appeler la Seine. Les règles de l'hydrographie sont formelles: quand deux cours d'eau se rejoignent, celui au plus fort débit donne son nom à l'autre, qui devient son affluent... Or l'Yonne, en croisant la Seine à Montereau-Fault-Yonne, a un débit supérieur (93m3 par seconde contre 79).

La Seine a gagné son bras de fer fluvial, pour des raisons d'abord culturelles et historiques. Les Gaulois vénéraient la source de l'ancienne Sequana, sur le plateau de Langres, où un temple gallo-romain avait été installé. Trop tard, des siècles plus tard, pour changer le nom du fleuve, associé pour toujours à Paris.

- Monet, Renoir et les autres

La Seine a toujours inspiré les artistes. Les écrivains, de Balzac à Flaubert, comme les poètes, tels Apollinaire avec son célèbre vers "Sous le pont Mirabeau coule la Seine" et Verlaine. Mais aussi les chanteurs et bien sûr les peintres, en particulier les impressionnistes.

Turner, Corot, Renoir, Pissaro, Sisley, Signac et Monet, qui a passé sa vie à la représenter le fleuve ("La Seine à Argenteuil", "La Seine à Rouen"...).

- Se baigner ou pas ?

Les promesses n'engagent que ceux qui y croient... En 1988, Jacques Chirac, alors maire de Paris, le claironnait: "dans cinq ans, on pourra à nouveau se baigner dans la Seine. Et je serai le premier à le faire, devant témoins". Pari non tenu !

Si la trempette a longtemps été un incontournable dans la Seine - le must au XVIIe siècle étant de se baigner nu ! - elle y est interdite définitivement depuis 1923 à Paris.

Pollution, eaux usées, sécurité... Des aménagements - coûteux - ont été engagés pour rendre la baignade à nouveau possible par endroits. En 2025 ? Le président français Emmanuel Macron a récemment promis qu'il irait se baigner dans le fleuve. "Mais je ne vais pas vous donner la date, vous risqueriez d'être là", a-t-il plaisanté.

Gare en tout cas à la plongée. Car la Seine est peu profonde. A Paris, 3,4 mètres seulement au pont Nationale. On est loin du fleuve Congo, le plus profond au monde (jusqu'à 220 m !).

- Des trésors mais pas que...

Ames sensibles s'abstenir ! De 50 à 60 cadavres humains sont repêchés chaque année dans les eaux de la Seine. Et la brigade fluviale n'est pas au bout de ses surprises...

Florilège des trouvailles les plus folles: des poupées vaudou, un python de trois mètres de long, mort bien sûr, une bombe américaine lâchée en 1943, une épée médiévale, des pièces de monnaie gallo-romaines, une statuette volée attribuée au couple Rodin-Claudel et estimée à... 800.000 euros. Le trophée du tournoi des Six Nations, remporté en 2022 par les Bleus, a fini à l'eau lors d'une soirée arrosée en péniche. Mais a aussitôt été récupéré...

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