Les auteurs de l'étude estiment que même si les banques françaises se classent bien à l'échelle européenne, leurs efforts restent "insuffisants".
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Banque : BPCE épinglé pour sa stratégie de neutralité carbone insuffisante

Le groupe bancaire BPCE, qui rassemble notamment les Banques populaires et les Caisses d'épargne, hérite de la dernière place des banques françaises en matière de trajectoire vers la neutralité carbone, décernée mardi par l'ONG Reclaim Finance.

"BPCE se distingue ainsi par ses mauvaises pratiques, avec des soutiens persistants au charbon et une ignorance complète des enjeux de la biodiversité", écrit l'ONG dans un communiqué accompagnant son étude sur les "plans de transition" de vingt grandes banques européennes. BPCE est classée 18e.

"Nos actions sont concrètes et transparentes, sur l'environnement, tant sur le climat que sur la biodiversité, ainsi que pour notre engagement sociétal", s'est défendu BPCE dans une réaction transmise à l'AFP, notant "des oublis et omissions" dans l'étude de Reclaim Finance.

Les autres groupes bancaires français figurent dans la première moitié de tableau européen : la Banque postale est première, BNP Paribas troisième, Crédit Agricole, Société Générale et Crédit Mutuel respectivement aux rangs 6, 7 et 8.

Des stratégies "jugées insuffisantes"

"Dans l'ensemble, et malgré quelques notes positives, toutes les stratégies climatiques des banques françaises sont jugées insuffisantes", estiment cependant les auteurs de l'étude.

"Aucune des 20 plus grandes banques européennes n'a de plan de transition crédible pour aligner ses activités sur une trajectoire 1,5°C", ajoute l'ONG.

Les banques membres de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme onusien de neutralité carbone lancé en 2021, ont d'ailleurs revu à la baisse mi-avril leurs ambitions communes, dans un contexte moins favorable pour le climat en Europe et aux États-Unis.

Sous couvert de "flexibilité", la NZBA, à laquelle adhèrent les grandes banques françaises, a procédé à une mise à jour sémantique diluant son objectif initial : les "directives" deviennent de simples "orientations" quand les "exigences" sont remplacées par des "recommandations".

L'objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C d'ici 2050 a par ailleurs été remplacé par "bien en dessous de 2°, en s'efforçant (d'atteindre) 1,5°".

Avec AFP.