Concours de la fonction publique: l'Assemblée prolonge l'expérimentation "concours Talents"

L'Assemblée nationale a voté mardi en première lecture la prolongation pour trois ans de l'expérimentation "concours Talents" qui permet de réserver à des étudiants boursiers méritants des places dans les concours de la haute fonction publique.

Lancé en 2021 pour trois ans, le dispositif prévoit de réserver 10 à 15% de places des concours "externes" des cinq grandes écoles du service public aux étudiants issus des "prépas Talents", ces formations à destination des étudiants boursiers qui préparent différents concours.

Les écoles concernées par le "concours talents" sont l'Institut national du service public (INSP, ex-ENA), l'Institut national des études territoriales (INET), l'Ecole des hautes études de santé publique (EHESP), l'Ecole nationale supérieure de la police (ENSP) et l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (ENAP).

Le dispositif devait s'éteindre le 31 décembre dernier, faute d'une mesure législative le pérennisant, mais les députés ont voté pour sa prolongation jusqu'au 31 août 2028.

Le ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli a apporté son soutien à cette proposition de loi de la députée socialiste Florence Hérouin-Léautey.

Selon lui, la durée de l'expérimentation était "trop courte" pour "tirer des leçons" de ce dispositif qui "a pour objectif de relancer l'ascenseur social et favoriser la diversité à la fois académique, géographique, et sociale".

En commission, puis en séance, les députés ont élargi le dispositif aux concours des écoles d'ingénieurs formant les futurs membres des grands corps techniques de l'État.

La proposition de loi examinée en première lecture a été adoptée par 112 voix contre 48.

Les députés du Rassemblement national (RN) et leurs alliés ciottistes ont voté contre, fustigeant une mesure de "discrimination positive" qui "risque de délégitimer" les personnes venant des classes populaires "au sein des grandes écoles", selon les mots du député RN Bryan Masson.

Les députés de La France insoumise (LFI) ont préféré s'abstenir, dénonçant un dispositif "cosmétique". Ils ont échoué à faire voter un amendement pour réserver plus de 50% des places du concours externe.

"Si on ne veut pas d'endogamie, alors augmentez le ratio (...) allons-y franchement", a lancé le député Hugo Bernalicis au ministre durant les débats.

Les sénateurs se pencheront sur le texte le 12 mars.