Concours de la fonction publique: le Parlement prolonge l'expérimentation "concours Talents"

Le Parlement a définitivement acté mercredi la prolongation pour trois ans de l'expérimentation "concours Talents" qui permet de réserver à des étudiants boursiers méritants des places dans les concours de la haute fonction publique.

Un dernier vote à main levée du Sénat sur une proposition de loi consensuelle de la députée socialiste Florence Hérouin-Léautey a permis de faire aboutir cette initiative censée répondre, dans l'urgence, à un oubli dans le calendrier parlementaire.

En effet, le dispositif d'expérimentation des "concours Talents" devait s'éteindre le 31 décembre dernier, faute d'une mesure législative le pérennisant. Les parlementaires l'ont prolongé jusqu'à 2028.

Lancé en 2021 pour trois ans, le dispositif prévoit de réserver 10 à 15% de places des concours "externes" des cinq grandes écoles du service public aux étudiants issus des "prépas Talents", ces formations à destination des étudiants boursiers qui préparent différents concours.

Sont concernés l'Institut national du service public (INSP, ex-ENA), l'Institut national des études territoriales (INET), l'École des hautes études de santé publique (EHESP), l'École nationale supérieure de la police (ENSP) et l'École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP).

"C'est une attente particulièrement forte des étudiants et des parents d'élèves qui vivent dans l'incertitude depuis la fin de l'année dernière", a salué le ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli, qui espère pouvoir "limiter au maximum le risque de contentieux" sur les concours 2025 qui sont, pour certaines épreuves, déjà en cours.

"Ce texte consacre au fond le droit à chacun, peu importe d'où il vient, d'aspirer aux plus grandes responsabilités administratives dans notre pays", a-t-il ajouté.

Le texte avait déjà été adopté à l'identique par l'Assemblée nationale au mois de février, malgré l'opposition du Rassemblement national et de ses alliés ciottistes, qui avaient craint une mesure de "discrimination positive" risquant de "délégitimer" les personnes venant des classes populaires "au sein des grandes écoles".