Réparer plutôt que jeter. Un concept parfois difficile à appliquer en raison de coûts de réparation pouvant être prohibitifs, notamment pour les appareils électriques et électroniques. Mais il existe une aide de l’Etat pour inciter à la réparation : le bonus réparation pour les produits électriques et électroniques.
Mise en place à la fin de l’année 2022, cette aide s’inscrit dans un contexte de lutte contre le gaspillage voulue par le gouvernement, et est prévue par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, dite loi Agec. L’objectif affiché par le ministère de l’Economie : lutter contre l’obsolescence programmée et inciter les Français à avoir une consommation responsable. Concrètement, il s’agit d’un montant représentant environ 20 % du coût de la réparation, déduit directement de la facture.
Un forfait variable en fonction du type d’appareil
Le bonus se présente sous la forme d’un forfait qui, en fonction du type d’appareil, varie de 15 à 60 €. Et les appareils concernés sont nombreux : machine à laver, congélateur, aspirateur, ordinateur, cafetière, et même, depuis le 1er janvier 2024, rasoir électrique, épilateur, imprimante ou encore ventilateur. La liste complète des appareils et les montants alloués peuvent être consultés sur le site du ministère de l’Economie.
Pour pouvoir bénéficier de l’aide, il est nécessaire de s’adresser à un réparateur labellisé "QualiRépar". Autres conditions : l’appareil à réparer ne doit plus être sous garantie, et le problème ne doit pas être lié à un usage non conforme. Certains produits sont également soumis à un seuil de déclenchement : c’est notamment le cas des ordinateurs portables, dont la réparation doit s’élever à au moins 150 €. Et, depuis le 1er janvier 2024, le critère de "casse accidentelle" est progressivement intégré dans les critères d’éligibilité du bonus réparation : 25 € peuvent ainsi être déduits de la réparation d’un écran de smartphone.
"Il est nécessaire d’élargir les critères d’éligibilité"
À partir de février 2024, le processus de labellisation des réparateurs a été assoupli. L’association de défense des consommateurs CNCL s’est penchée sur l’impact de ces changements sur une période couvrant le premier semestre 2024, et en a conclu que malgré des progrès, il restait encore des efforts à faire. "Il y a eu une augmentation de 27 % des entreprises labellisées", explique Ibtissam Mozher, analyste socio-économique à la CLCV sur la chaîne YouTube de l'association. Quant aux réparations, elles sont en augmentation de 141 % par rapport à la période de juillet à décembre 2023.
Mais la CLCV souligne que certains équipements ne bénéficient pas d’un bonus dont le montant couvre 20 % du coût de la réparation. Et surtout, ils appellent à un élargissement des critères d’éligibilité du fonds réparation. "Depuis que les casses écran sont intégrées aux réparations éligibles au bonus réparation, le nombre de téléphones portables a augmenté", constate Ibtissam Mozher. "Ça veut dire qu’il est nécessaire d’élargir les critères d’éligibilité […] pour intégrer d’autres types de pannes. Moins les conditions d’accès seront restrictives, plus le fonds réparation va gagner en notoriété".
Pour aller plus loin : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins"