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CHRONIQUE

Dans le rétro : zoom sur le retour de la consigne !

Chaque samedi à 9h, tout l'été sur France Inter, une personnalité engagée pour la transition écologique évoque son parcours, ses engagements et son quotidien, dans le cadre de l'émission "Des idées pour demain", présentée par Valère Corréard. Également au programme, une chronique "Dans le rétro" proposée par Camille Dufétel, rédactrice en chef d'ID. L'idée : jeter un coup d’œil sur les solutions d’hier... de retour aujourd'hui !

Samedi 13 juillet, l'invitée de l'émission Des idées pour demain est la journaliste Audrey Pulvar. En sa présence, zoom sur la consigne, qui fait son retour - pour l'instant, timidement - dans l'Hexagone.

Aujourd’hui on vit un peu comme s’il n’y avait pas de lendemain, on surconsomme, on prend et on jette comme si rien n’avait de valeur, mais cela n’a pas toujours été le cas ! Avant, la consigne était assez courante : les bouteilles de lait et de vin qu’on utilisait par exemple, on estimait qu’elles méritaient un peu mieux que la poubelle. On les ramenait chez son commerçant après les avoir utilisées et on récupérait une petite somme en échange. Elles étaient nettoyées et remplies à nouveau : on avait ainsi vraiment un cercle vertueux, on réutilisait au lieu de jeter.

Réutiliser au lieu de produire

Certes, 90 % du verre est recyclé en France : mais la consigne a le gros avantage d'éviter de faire chauffer un four à 1500 °C pour fondre du verre et pour créer une nouvelle bouteille. On pouvait réutiliser une bouteille en moyenne une bonne cinquantaine de fois - c’était toujours ça de pris. Le résultat globalement c’est : moins de déchets générés et moins de ressources et d’énergie utilisées par rapport au recyclage, à partir du moment où la consigne est réalisée dans des conditions optimales.

Cela n'a toutefois pas empêché la consigne de perdre de la vitesse depuis plus d’une vingtaine d’années… À part dans le secteur de la restauration notamment, on va dire qu’il n’y a pas vraiment eu de match entre une époque où tout doit se faire vite, où tout doit être pratique… et la consigne, qui peut paraître un peu old-school dans tout ça.

Cela a le don d’irriter ma grand-mère Solange, qui du haut de ses 93 ans a bien connu la consigne… Elle me disait encore il y a peu : "Non mais je n’arrive toujours pas à croire que vous ayez arrêté ce système !" Eh bien oui mamie, maintenant on jette le verre dans la poubelle de recyclage, on ne réutilise donc plus nos bouteilles ! Et en plus de ça on croule sous les emballages en plastique ! Elle a levé les yeux au ciel…

La consigne n'a pas dit son dernier mot

On voit malgré tout ces derniers temps pointer le retour de la consigne en France... à des échelles plutôt locales, mais on sent vraiment une effervescence autour de ce système. L’impulsion vient de petites entreprises, de porteurs de projets, on a par exemple "Jean Bouteille" dans le Nord, "Bout à Bout" en Pays de la Loire ou encore "Ma Bouteille s’appelle Reviens", en Drôme/Ardèche… Depuis le mois de mai on entend aussi beaucoup parler de la plateforme d’e-commerce Loop, portée par une grande entreprise américaine. Ça se passe à l’échelle de l’Île-de-France pour le moment, l’idée : commander en ligne ses produits dans des emballages consignés, qui sont récupérés par un transporteur pour être nettoyés avant d’être réutilisés.

Loop a noué des partenariats avec plus de 25 entreprises et pas que des petites, on retrouve notamment Carrefour, Nestlé, Coca-Cola... Cela concerne pas mal de produits de la grande distribution, et la plateforme se développe peu à peu à l’échelle mondiale… Reste à savoir si le gouvernement va soutenir, dans les faits, ce retour timide mais bien réel de la consigne !

Audrey Pulvar répond aux questions de Valère Corréard sur France Inter.
©DR/Radio France

Pour réécouter la chronique et l'ensemble de l'émission Des idées pour demain en présence d'Audrey Pulvar, c'est par ici :

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