Un rapport du Parlement européen du 4 juillet dernier intitulé « Une durée de vie plus longue des produits : avantages pour les consommateurs et les entreprises » indique que l’Europe pourrait créer 200 000 emplois non délocalisables « si elle généralisait la réparation ou le réemploi des objets du quotidien ». Selon ce texte, « sachant qu’un tiers des biens collectés dans les centres de recyclage pourraient être réutilisables » et que le potentiel de création d’emplois est estimé à 296 pour 10 000 tonnes de biens usés, ces 200 000 emplois locaux pourraient être créés « si seulement 1 % des déchets municipaux en Europe était préparé pour la réutilisation ou le réemploi ». Son ambition est notamment d’encourager les secteurs de la réparation, du réemploi et du recyclage.
Réparabilité et obsolescence programmée
Ce rapport propose d’ailleurs de développer « le droit à la réparabilité des produits », de promouvoir leur longévité, et vise à renforcer la condamnation des pratiques d’obsolescence programmée, considérées comme un délit en France depuis la loi sur la Transition énergétique de 2015. Rappelons que l’obsolescence programmée constitue l’ensemble des pratiques ayant pour objectif de réduire la durée de vie d’un produit afin d’augmenter son taux de remplacement.
Programme national
Au niveau national, le programme de prévention des déchets 2014-2020, qui vise à mettre en œuvre des actions concrètes de réduction des déchets, s’intéresse de près à ces problématiques de durée de vie des produits et au réemploi, à la réparation et à la réutilisation. L’un de ses objectifs est de créer de nouveaux emplois par l’instauration de modes de production et de consommation « moins générateurs de déchets », qui nécessitent le recours à « davantage d’innovation et de savoir-faire ».
Le saviez-vous ?
-D’après des données Eurobaromètre, 90 % des citoyens européens estiment que les produits devraient être clairement étiquetés de manière à indiquer leur durée de vie utile ;
-La première action judiciaire contre l’obsolescence programmée a été lancée en septembre dernier par l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) contre les fabricants HP, Canon, Brother et Epson. Cette plainte pour tromperie accuse ces marques de mettre en place des pratiques visant à « raccourcir délibérément la durée de vie des imprimantes et des cartouches ».