Une mesure exceptionnelle et d'urgence. "La filière française de collecte et de tri des textiles et chaussures traverse une crise profonde", assure Refashion dans un communiqué. L'éco-organisme explique cela par plusieurs facteurs : l’effondrement des débouchés internationaux et la chute des prix de revente de la fripe à l’international.
Voilà pourquoi Refashion débloque cette aide exceptionnelle. En l'occurrence, il s'agit d'un soutien additionnel de 31 euros par tonne triée pour l’année 2024 (le dispositif est rétroactif), versé à tous les opérateurs de tri conventionnés qui en feront la demande. L'objectif : soulager les opérateurs de tri en compensant les surcoûts subis en 2024, et améliorer la situation sur le terrain avec un maintien ou un retour à des niveaux de collecte plus réguliers et/ou une réouverture de certains points de dépôt. En complément, l'éco-organisme engage toutes les parties prenantes à travailler sur le fond pour adresser les enjeux à moyen et long termes.
Ces améliorations devraient permettre aux collectivités locales, confrontées aux difficultés opérationnelles sur leur territoire, résultant des défaillances de certains collecteurs et trieurs, de conserver ou réengager leurs relations bilatérales directes avec ces derniers."
-Virginie Marseille, directrice des Opérations chez Refashion
"Plus de 50 % des volumes triés par les acteurs conventionnés trouvent preneur hors de l’Union européenne, précise Refashion. Face à la diminution brutale de la demande, nombre de centres de tri, en France et en Europe, alertent sur la saturation de leurs unités. En parallèle, certains opérateurs de collecte suspendent leurs tournées, refusent les dépôts dans leurs antennes locales, voire ferment temporairement des points de collecte."
Crise concrète
12,6 millions de tonnes de déchets textiles sont produits chaque année dans l’UE, selon un communiqué du Parlement européen. Depuis le 1er janvier 2025, les pays de l'Union européenne doivent garantir la collecte séparée des textiles et chaussures.
Selon Refashion, la crise en cours semble en tout cas "se concrétiser plus rapidement que prévu et met en péril la viabilité économique des acteurs fondateurs de la collecte et du tri, majoritairement issus de l’économie sociale et solidaire".