L'Eco-score pour les vêtements pourrait devenir obligatoire à partir de 2025.
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Tout savoir sur l’Eco-Score pour les vêtements

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Après les produits alimentaires, une notation environnementale devrait figurer sur les étiquettes des textiles d’ici fin 2024. Pourquoi ce choix ? Comment ce nouvel Eco-Score sera-t-il calculé ? Sera-t-il obligatoire ? Eléments de réponse.  

D'ici quelques mois, de nouveaux chiffres pourraient bien apparaître sur les étiquettes des textiles vendus en magasin. Comme le Nutri-Score, qui mesure l’impact environnemental des produits alimentaires en les classant de A à E, l’Ecoscore pour les vêtements doit évaluer l’empreinte écologique des pièces neuves, avec cette fois une note comprise entre 0 et l’infini. Objectifs affichés : éclairer le consommateur sur ses choix mais aussi lutter contre le greenwashing. ID fait le point sur ce dispositif qui devrait voir le jour à l’automne prochain. 

Pourquoi mettre en place un Eco-Score pour les vêtements ? 

Depuis quelques années, la consommation de vêtements ne cesse de progresser. Selon l’ADEME, une personne achète 40 % de vêtements en plus qu’il y a 15 ans et les conserve moitié moins longtemps. Résultat : 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde. Cette frénésie d’achat, motivée notamment par les prix toujours plus bas affichés par les marques de "fast-fashion" (mode jetable) et le renouvellement quasi permanent des collections, entraîne une surproduction de textiles qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement.  

Avec 4 milliards de tonnes de CO2 émis chaque année, soit plus que l’impact des vols internationaux et le trafic maritime réunis, la mode est aujourd’hui l’une des industries les plus polluantes au monde. Et pour cause. Pour produire un vêtement, il faut d’abord fabriquer des matières premières, particulièrement gourmandes en ressources renouvelables, en pesticides et en eau. Viennent ensuite les étapes de transformation puis de transport, qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre. Une fois achetés, les vêtements vont également être lavés puis parfois jetés, ce qui a également un lourd impact sur l’environnement.  

Afin de réduire cette empreinte, le changement des modes de consommation devient donc capital. Pour aider le consommateur à revoir ses habitudes d’achat et privilégier des textiles, le gouvernement mise sur l'information et la sensibilisation à travers l'affichage environnemental.

A quoi ressemblera cet affichage ? 

Cette nouvelle note sera comprise entre 0 et l’infini, et sera pondérée par un coefficient de durabilité. Ainsi, un T-shirt en coton bio fabriqué en France, porté en moyenne 64 jours, sera noté 383, alors qu’un T-shirt synthétique issu de la "fast-fashion" fabriqué en Asie, transporté par avion et porté 23 jours, sera noté 1 252, rapporte le ministère de la transition écologique. 

Comment cette note sera-t-elle obtenue ? 

Le 3 avril dernier, le ministère de la Transition écologique a présenté Ecobalyse. Soumis à consultation auprès des professionnels, cet outil gratuit s’inspire de la méthode PEF (Product Environmental Footprint), proposée par la Commission européenne et qui prend en compte l’ensemble des coûts environnementaux du cycle de vie d’un vêtement, c’est-à-dire la fabrication, la transformation, le transport, l'utilisation et le recyclage. Le PEF s'appuie sur seize critères d’évaluation. Parmi eux : le changement climatique, les particules fines, l’épuisement des ressources en eau... 

D’autres critères sont ajoutés dans la version française : la libération de microfibres, "l’export hors Europe de vêtements en fin de vie, la durabilité non-physique liée aux pratiques des marques et la propension qu’ont les vêtements à être utilisés plus longtemps", précise le ministère de la transition écologique. 

Et après 2024 ?

Sur la base du volontariat dès l’automne 2024, cet affichage pourrait devenir obligatoire en 2025. Celui-ci est prévu par la loi Climat et Résilience, adoptée en 2021. Alors qu’un décret est attendu en mai prochain, l’Eco-Score pour les vêtements doit également servir de base pour le calcul du "bonus-malus" des marques dans le cadre de la future proposition de loi (PPL) visant à freiner la "fast-fashion", qui a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en mars dernier. Avec ce système, l’idée est de créer une pénalité de 5 euros par article aux entreprises qui mettent en vente plus de 1000 nouveaux produits par jour. 

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