Accueillant avec "consternation" les déclarations du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur l'immigration reprenant selon elle "les mots" de "l'extrême droite", la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a demandé mardi au Premier ministre de clarifier sa politique en la matière.
"C'est avec consternation que la Fédération des acteurs de la solidarité a pris connaissance des déclarations du ministre de l'Intérieur sur la politique d'immigration", a réagi dans un communiqué la fédération, qui rassemble environ 900 associations et organismes luttant contre l'exclusion.
Lundi, le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a indiqué qu'il prendrait "tous les moyens" pour faire baisser l'immigration en France, arguant que "l'immigration massive n'est pas une chance pour la France".
Il a proposé notamment de rétablir "le délit de séjour irrégulier" et expliqué vouloir réformer l'Aide médicale d'Etat (AME), qui garantit aux étrangers en situation irrégulière en France la prise en charge gratuite de certains soins médicaux, sous conditions.
"La FAS comme l'ensemble de la société civile ne s'est pas mobilisée contre l'extrême droite pour en entendre les mots dans la bouche d'un ministre de l'Intérieur", dénonce la FAS.
Les acteurs de la solidarité estiment que "ces déclarations ne correspondent en rien au +pragmatisme+ évoqué par le Premier ministre".
"En affirmant vouloir +réduire les régularisations+ le ministre de l'Intérieur ne ferait qu'ajouter aux entraves déjà existantes et accentuer le désordre dans la vie de femmes et d'hommes qui ne demandent qu'à travailler, des associations qui les accompagnent dans la précarité et dans les entreprises qui ont besoin d'eux", ajoute le communiqué.
En conclusion, la FAS demande au Premier ministre "une clarification sur les orientations de la politique d'immigration" et dit son "refus de rhétoriques stigmatisantes" souhaitant "la mise en place d'une politique d'accueil maîtrisée en Europe et en France".