Tous les ans paraît une nouvelle édition du petit Larousse illustré comportant une sélection de nouveaux mots.
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Culture

"Biopesticides", "micromobilités"... le Larousse 2026 dévoile ses nouveaux mots écolos

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Chaque année, le Larousse accueille les nouveaux mots entrés dans le vocabulaire des Français. Une fois de plus, la transition écologique fait partie des grands sujets représentés. 

La langue française évolue chaque jour et le dictionnaire doit bien s’y adapter. Tous les ans, le petit Larousse illustré est mis à jour pour s'ajuster à son époque. L’édition 2026, disponible à partir du 21 mai, sera augmentée de 150 nouveaux mots

Le choix de nouveaux mots est basé sur deux critères centraux : la quantité – le mot doit être très utilisé – et la qualité – il doit être utilisé par toutes les générations et tous les milieux socio-professionnels

Des mots qui reflètent l’actualité 

Pas étonnant que ces nouvelles apparitions reflètent souvent l’actualité de l’année passée. Ainsi, plusieurs mots provenant directement du vocabulaire du handisport font leur entrée dans le dictionnaire, après avoir été mis en lumière par les Jeux paralympiques de Paris

C’est notamment le cas du cécifoot, un sport inspiré du football opposant 2 équipes de 4 joueurs malvoyants ou non-voyants, qui se repèrent dans l'espace grâce au son d'un ballon muni de grelots, et d'un gardien de but voyant. La boccia, de l’italien "boule", un sport proche de la pétanque pratiqué par des personnes en fauteuil roulant, fait également son entrée dans le dictionnaire après avoir été découvert l’été dernier par nombre de Français. 

La transition écologique toujours présente 

Comme tous les ans, de nombreux nouveaux mots concernent l’écologie, reflétant l’actualité toujours brûlante du sujet. On note d’abord la présence de "biopesticides" ou "pesticides biologiques", qui désigne les substances d’origines naturelles utilisées pour protéger les cultures, par opposition aux pesticides de synthèse.  Il peut s’agir de phéromones, de stimulateurs des mécanismes de défense des plantes, produits phytosanitaires tirés de bactéries ou de végétaux, de prédateurs naturels des parasites, etc. 

La formule poétique "larmes de sirène", qui désigne les granulés plastiques industriels (GPI), ces petites billes de plastique servant à fabriquer la plupart de nos objets en plastique et dont un grand nombre s'échouent dans nos océans, entre également dans le dictionnaire. 

Parmi les autres officialisations notables se trouve l’expression "ensemencement des nuages". Elle décrit une technique de modification de la météo consistant à favoriser la formation de gouttelettes d’eau afin de créer des précipitations de façon artificielle. Cette pratique a été sous le feu de nombreuses critiques cette année du fait de son manque d’encadrement. 

Enfin, le terme "micromobilités" s’inscrit aussi parmi les 150 nouveautés du Larousse. Il permet de décrire les moyens de déplacement individuel respectueux de l’environnement, légers, compacts, faciles à transporter, fonctionnant de façon électrique ou mécanique. La trottinette, les vélos pliables, les monoroues entrent dans cette catégorie. 

La longue histoire des mots de l’écologie 

Cela fait maintenant plusieurs années que des mots liés à l’environnement, au climat et aux pratiques apparues pour s’adapter à la transition écologique sont ajoutés au dictionnaire. 

L’édition 2025 répertoriait des termes tels que "fast-fashion", qui désigne le modèle économique du prêt-à-porter basé sur un renouvellement très rapide des collections provocant surconsommation et pollution, "PFAS", un acronyme servant à décrire les "polluants éternels", omniprésents dans le secteur industriel et à l'origine de la contamination massive de tous les organismes vivants, ou encore "zéro déchet" pour caractériser un mode de vie produisant très peu de déchets. 

Cela fait en réalité longtemps que les termes apparentés à l’écologie entrent dans le dictionnaire. Le mot "environnement", aujourd’hui très courant, était considéré comme un anglicisme jusque dans les années 1970, lorsque le ministère de l’Environnement, rebaptisé ministère de l’Écologie puis ministère de la Transition écologique, est créé par le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas sous la présidence de Georges Pompidou. 

Le terme "écologie" lui-même apparait dans un dictionnaire français dès 1910. Il est emprunté à l’allemand Ökologie, néologisme créé en 1866 à partir du grec oikos, la maison, et logos, le discours, pour désigner l’étude des conditions de vie du vivant et leurs relations avec leur milieu. Son sens politique et social apparaît en France dans les années 1970.