Cyberattaques: une messagerie chiffrée pour le gouvernement à l'été

Le gouvernement français devrait disposer cet été d'une nouvelle messagerie chiffrée dédiée visant à apporter une solution plus sécurisée que les applications privées actuelles, a confirmé mardi l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi).

"Ce n'est pas une messagerie secret défense, c'est une messagerie qui se veut fonctionnelle comme Whatsapp ou Telegram", a expliqué Guillaume Poupard, le directeur général de l'Agence (rattachée aux services du Premier ministre), au cours d'une conférence de presse dressant le bilan annuel de l'Anssi.

Destinée aux ministres et aux fonctionnaires, elle sera basée sur des outils en source ouverte (open source).

L'Anssi est impliquée depuis l'origine dans ce projet qui est porté par la Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication de l'Etat (Dinsic) et à laquelle contribuent plusieurs ministères, a indiqué le responsable.

Le directeur interministériel du numérique Henri Verdier en avait parlé "avec l'idée qu'il n'y a pas de fatalité à ce que les autorités utilisent des messageries pour lesquelles l'Anssi n'arrête pas de répéter qu'il n'y a pas de confiance", a-t-il noté.

Par exemple, "ce serait bien que les messages échangés par les membres du gouvernement passent par des serveurs hébergés par la Dinsic plutôt que par des serveurs je ne sais trop où".

Ce projet de "messagerie sécurisée interne à l'Etat" avait été évoqué, vendredi dernier, sur la radio France Inter, par le secrétaire d'Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi.

"Nous travaillons à une messagerie sécurisée publique qui ne sera pas dépendante d'offres privées", avait-il indiqué.

La messagerie Telegram est aujourd'hui couramment utilisée par les ministres ou parlementaires français.

Telegram, qui se veut le champion de la liberté sur internet, propose le chiffrage de bout en bout des messages, mais donne très peu d'informations sur sa technologie ou la localisation des serveurs qu'il utilise.

Accusé régulièrement en Europe d'être un outil au service du terrorisme, Telegram a été bloqué par la justice en Russie où les autorités exigent de pouvoir déchiffrer ses contenus.