Des actions visent l'OFB dans le Loiret et dans l'Aude

L'Office français de la biodiversité (OFB) a une nouvelle fois été ciblé mercredi, son siège départemental de l'Aude ayant été dégradé à Trèbes, près de Carcassonne, et son centre de formation dans le Loiret bloqué.

Dans l'Aude, l'entrée de la représentation de l'OFB a été taguée et son portail incendié, a constaté un photographe de l'AFP.

"De la part des dealers" a été peint à la peinture verte sur un muret, à côté du portail calciné, en référence aux propos tenus par un agent de l'OFB sur France Inter. Celui-ci avait déclaré que si les agriculteurs ne veulent "plus nous voir dans leurs exploitations. C'est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités."

Les gendarmes ont ouvert une enquête.

Pour dénoncer ces propos, une quarantaine d'agriculteurs de la Coordination rurale ont, par ailleurs, bloqué l'entrée du centre de formation du Bouchet, situé à Dry dans le Loiret, site spécialisé dans la formation à la sécurité en intervention de la police de l'environnement et de la chasse.

"L'OFB ne peut pas être le bouc émissaire de la crise agricole", a déclaré Jean-Noël Rieffel, directeur régional de l'OFB dans le Centre-Val de Loire, qui a reçu une délégation d'agriculteurs. "On est plutôt là pour les accompagner dans les changements" à opérer "pour faire en sorte que cette biodiversité soit préservée".

La Coordination rurale du Loir-et-Cher a jugé les échanges "cordiaux avec les responsables de l'OFB, notamment sur les cours d'eau et les fossés, mais on veut du concret", a rappelé Édouard Legras, son président départemental.

- "première ligne" -

Ces derniers jours, des actions dirigées par des agriculteurs contre l'OFB ont été recensées, par exemple à Toulouse où des syndicats paysans ont déversé des déchets devant le siège régional de l'OFB et occasionné des dégradations.

Interpellée au Sénat sur ces attaques, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé son "soutien le plus ferme aux agents de l'Office français de la biodiversité, eux qui sont en première ligne dans la protection de notre environnement, la protection de la qualité de notre eau et la préservation de notre biodiversité".

Les plus de 3.000 agents de l'OFB, dont 1.700 sur le terrain, sont chargés de faire respecter les règles en matière d'usage des pesticides, d'arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d'espèces protégées.

Les relations se sont envenimées avec le monde rural depuis la crise qui a secoué la profession l'an dernier, certains agriculteurs se plaignant de contrôles jugés intimidants.

Le Premier ministre François Bayrou a qualifié d'"humiliation" et de "faute" certaines inspections d'agents de l'OFB, "une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise".

Les syndicats de l'OFB ont appelé les agents à cesser leurs contrôles, notamment auprès des agriculteurs, et ont déposé un préavis de grève pour la journée du 31 janvier.

Ils demandent, entre autres choses, que M. Bayrou "annule" ses propos tenus à l'égard de l'OFB.

"Les équipes du Premier ministre recevront la direction de l'OFB et les organisations syndicales ce vendredi et vous pouvez compter sur nous pour continuer à porter haut et fort les missions de l'OFB en pleine intelligence avec les contrôlés", a indiqué Mme Pannier-Runacher.

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