Eau potable: le Grand Lyon propose une tarification solidaire et progressive

La Métropole de Lyon a expliqué mercredi vouloir mettre en place une tarification progressive et solidaire de l'eau potable dès 2025, avec les 12 premiers m3 gratuits et des tarifs majorés pour les gros consommateurs.

"Notre objectif n'est pas de facturer les tranches supérieures, mais la sobriété en eau", a expliqué lors d'une conférence de presse le président écologiste du Grand Lyon Bruno Bernard, rappelant que la préservation de la ressource eau était l'une des priorités de son mandat.

La métropole s'est notamment fixée un objectif de réduction de 15% de la consommation d'ici 2035.

La nouvelle tarification, qui doit encore être validée lors du prochain conseil métropolitain, est issu d'une "longue réflexion" en consultation avec une assemblée des usagers, a souligné Anne Grosperrin, vice-présidente en charge du cycle de l'eau au Grand Lyon et présidente de la régie Eau publique.

Elle repose sur quatre axes.

Pour les particuliers, les 12 premiers mètres cube annuels seront gratuits, garantissant ainsi "de manière inconditionnelle et non stigmatisante l'accès à l'eau", selon Florestan Groult, vice-président à la régie.

La métropole souhaite également mettre en place un "versement solidaire eau, pour que les plus précaires n'aient pas une part du coût de l'eau supérieure à 3% de leurs revenus", a souligné Bruno Bernard. Entre 100.000 et 120.000 foyers pourraient bénéficier de ces aides.

La tarification sera en revanche majorée au-delà d'une consommation de 180 m3 par an, soit celle d'une famille de 6 à 7 personnes. Cela concerne, selon les estimations de la métropole, "moins de 5% des foyers".

"Il s'agit d'accompagner les personnes pour revenir à un usage plus raisonnable", a expliqué Florestan Groult.

Le dernier volet concerne les professionnels, qui seront aussi soumis à un tarif progressif, en quatre tranches. L'écart entre la première (consommation annuelle entre 0 et 180 m3) et la dernière (à partir de 18.000 m3) ne dépassera pas +15%.

Cette nouvelle structure tarifaire concerne la part variable du prix de l'eau potable (soit environ 44% de la facture totale, qui est composée aussi du coût de l'assainissement, des redevances et de la TVA).

Les tarifs eux-mêmes sont fixés par la régie, et révisés chaque année en juin. En 2024, le prix hors taxe du mètre cube, pour la part variable, était de 1,1506 euro, un prix "dans le bas de l'échelle" en France, selon Mme Grosperrin.

Plusieurs villes, dont Montpellier ou Dunkerque, ont déjà des tarifs progressifs de l'eau et le 30 mars, le président Emmanuel Macron avait souhaité généraliser cette mesure pour préparer le pays aux sécheresses causées par le réchauffement climatique.