L'usine de traitement des eaux usées Seine-Aval, plus grande station d'épuration d'Europe qui s'étend sur 600 hectares à l'ouest de Paris, a inauguré mardi de nouveaux équipements pour "anticiper" les réglementations européennes et éliminer plus de polluants.
Dans ce vaste site qui traite les eaux usées de près d'un Français sur dix, la nouvelle usine de décantation primaire des eaux usées, étape intermédiaire du circuit de l'eau, plus efficace, va permettre de traiter jusqu'à "34 mètres cubes/seconde, ce qui fait 50 piscines olympiques par heure", a déclaré la directrice générale de Veolia, Estelle Brachlianoff, lors de la présentation de cette unité.
Le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP) a notamment équipé ses bassins de "décanteurs lamellaires", capables d'éliminer des déchets plus fins "et de traiter la pollution dissoute liée au phosphore et au carbone" des eaux.
Au passage, le SIAAP a remplacé les bassins de décantation à ciel ouvert par des équipements couverts, afin de réduire les nuisances pour les riverains.
"Grâce à ces installations, on anticipe", a déclaré François-Marie Didier, président du SIAAP, qui a notamment évoqué la révision de la directive européenne sur les eaux usées, ou "DERU2", entrée en vigueur en début d'année et transposée nationalement l'an prochain. Celle-ci ambitionne notamment l'élimination des micropolluants, afin de mieux préserver la biodiversité.
Dans les nouveaux bassins, la décantation, ou séparation par gravité, va être aidée par des "réactifs", qui vont "faire en sorte que la pollution s'agglomère et puisse tomber plus bas" et plus vite, a expliqué Amandine Gasco, directrice technique adjointe au Siaap.
Cette nouvelle installation va récupérer 80% de particules fines contre 50% auparavant, a indiqué M. Didier.
Ceci permettra à la fois d'utiliser au mieux les équipements existants ainsi que les traitements qui seront mis en place, pour améliorer les étapes du traitement de l'eau entre décantation et sortie d'usine, avant leur rejet dans la Marne et la Seine, a souligné Mme Gasco.
Quelque 511 millions d'euros ont été investis dans ce projet, dont 171 millions de subventions de l'État, selon le SIAAP.
La nouvelle installation est capable de s'ajuster "en temps réel" aux variations de débit d'eau et aux épisodes extrêmes, conséquence du changement climatique, selon Veolia.
La prévention contre le risque d'incendie a également été renforcée avec des dispositifs de détection.
L'usine Seine-Aval avait subi un incendie de grande ampleur en juillet 2019.
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