Le protoxyde d'azote (N2O) est l'un des deux principaux gaz à effet de serre émis par l'agriculture, avec le méthane. (InfoMetha)
©Mirko Fabian
Environnement

Comment le protoxyde d’azote contribue au changement climatique ?

Le protoxyde d'azote, aussi connu sous le nom de "gaz hilarant", de "proto" ou encore de "ballons" est souvent détourné et nocif pour la santé de ses consommateurs. Une étude, publiée le 11 juin, montre qu'il l'est tout autant pour les objectifs climatiques.

Le protoxyde d'azote est un gaz stocké notamment dans les cartouches pour siphon à chantilly, ou dans les aérosols. Il est utilisé de manière détournée comme un véritable psychotrope par ces utilisateurs. S'il n'est pas référencé dans la liste des stupéfiants, il n'en reste pas moins dangereux, et sa vente est interdite aux mineurs (loi du 1er juin 2021). Une étude, parue le 11 juin dans dans la revue Earth System Science Data montre que les émissions de ce gaz à effet de serre sont 300 fois plus puissantes que le dioxyde de carbone.

Un appauvrissement de la couche d'ozone dans l'atmosphère 

Cette dernière étude, publiée dans le cadre du Global Carbon Project - organisation qui cherche à quantifier les émissions de gaz à effet de serre - est menée par 58 chercheurs internationaux. Elle évalue que les émissions de ce gaz ont augmenté de 40 % en 40 ans. Moins connu que le CO2, il est principalement lié au secteur agricole. En cause, la fertilisation des sols cultivés à base de produits azotés. Second secteur, celui de l'industrie chimique, où le protoxyde d'azote est utilisé dans la fabrication d'acides et d'équipements de la vie courante.

Son principal danger est sa durée de vie dans les couches inférieures de l'atmosphère, puisque ses molécules peuvent durer jusqu'à 120 ans.

Pourquoi autant d'émissions dans le milieu agricole ? 

Selon une publication de Bloomberg, plus de 220 millions de tonnes d'azote sont utilisées annuellement comme engrais sur les terres cultivées, ainsi que sous forme de fumier provenant du bétail pour les pâturages. Les chercheurs ont calculé que l'agriculture était responsable de près de 70 % des émissions humaines de ce gaz. Un article de GEO explique que les plantes cultivées et emportées étant détruites au moment de la récolte, les agriculteurs apportaient un complément en azote aux récoltes suivantes à l'aide de matières organiques ou éléments minéraux. Pourtant, une partie de cet apport s'échappe dans l'atmosphère sous forme de protoxyde.

Comment réduire les émissions de protoxyde d'azote ? 

Bien que réglementé depuis le Protocole de Kyoto, le protoxyde d'azote ne figure pas parmi les priorités des pouvoirs publics, qui concentrent leurs efforts sur le CO2 et le méthane. Un rapport de 2013 du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) suggère plusieurs approches, notamment l'adoption par les agriculteurs de méthodes de production moins intensives en engrais, et la réduction du gaspillage alimentaire par les consommateurs pour limiter la production d'aliments.