Champ de blé.
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Environnement

Les producteurs français de blé demandent "en urgence" des prêts garantis

Les producteurs français de blé ont demandé jeudi "l'activation d'un prêt garanti par l'Etat (PGE) agricole" pour permettre aux céréaliers de ne pas sombrer après "la pire récolte de blé tendre en 40 ans".

"On demande l'activation d'un PGE agricole, en urgence" pour sauver une "filière céréalière en danger" après la pire récolte de blé tendre depuis 1983, a déclaré Eric Thirouin, président de l'Association générale des producteurs de blé (AGPB), lors d'une conférence de presse à Paris.

L'AGPB estime que la production 2024 de blé tendre a chuté de 26 % (à 25,98 millions de tonnes) par rapport à l'année précédente, avec un rendement de 6,2 tonnes à l'hectare (-17 %).

Un rendement en baisse

"Jusqu'en 2015, le rendement français a globalement continué à augmenter ou est resté stable (...). Depuis dix ans, on a un rendement qui chute", a-t-il souligné, évoquant une diminution de presque 2 tonnes par hectare.

"Les agriculteurs se retrouvent avec une trésorerie dans le rouge. La perte globale de chiffre d'affaires des producteurs de céréales se chiffre à 3 milliards d'euros. C'est la triple peine, avec des rendements bas, une chute des prix (sur le marché mondial) et des charges qui restent élevées", a-t-il affirmé.

Selon l'estimation de l'AGPB, le coût de production du blé tendre est aujourd'hui en moyenne de "264 euros la tonne" alors que "le prix payé à l'agriculteur est de 175 euros/t".

"Urgence à agir"

Selon la taille des exploitations, "il manque entre 50 000 et 100 000 euros de trésorerie pour conduire l'année qui vient. C'est colossal", souligne Eric Thirouin.

"Plus les jours passent, plus la pérennité de nos exploitations et de notre filière est en danger. Il y a une véritable urgence à agir (...), c'est notre cri d'alerte au futur gouvernement", a-t-il martelé.

"Par rapport aux aléas climatiques, il faut des moyens. On a de plus en plus de réglementations, de restrictions qui fragilisent nos moyens de production", ajoute M. Thirouin, évoquant l'interdiction de certains pesticides mais aussi des "innovations bloquées" comme les nouvelles techniques génomiques, dont l'autorisation est toujours en discussion à Bruxelles.

Résultat, a-t-il affirmé, "les agriculteurs s'adaptent en réduisant la production de céréales". "En 10 ans, la France a perdu un million d'hectares de céréales. On est en train de liquider la filière", a-t-il déploré.

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Avec AFP.

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