Suite à trois années de controverse mettant en cause la société Bayer-Monsanto et son produit, le Roundup, pointé du doigt pour sa composition à base de glyphosate, les pouvoirs publics ont légiféré. À commencer par le Parlement européen qui, en décembre 2018, a adopté une proposition visant à favoriser la transparence dans l’évaluation de l’impact des pesticides et des plantes transgéniques avant leur autorisation sur le marché. La France a emboîté le pas avec la loi Labbé - entrée en vigueur le 1er janvier 2019 -, prévoyant l’interdiction des produits pharmaceutiques de synthèse dans les jardins particuliers, supposant l’interdiction totale pour 2021.
Les maires montent au créneau
Interrogée par ID en octobre dernier, Florence Presson, adjointe au maire de Sceaux, chargée de la coordination du Collectif des maires anti-pesticides déclarait la volonté des communes engagées dans la lutte de "ne pas attendre l’interdiction prévue pour 2021", ajoutant à cela "la nécessité de légiférer" en prenant en compte la "réalité d’une mise en danger des citoyens exposés tous les jours aux pesticides". D’après elle, il appartient au gouvernement de prendre ses responsabilités. En attendant, les maires, dont le rôle est d’assurer la protection de ses administrés, se doivent selon cette dernière d’agir quitte à dépasser le contrôle du préfet. Invoquant les risques sanitaires et environnementaux liés à l’épandage de pesticides sur les cultures et leur utilisation dans les espaces verts, des communes ont pris tour à tour des arrêtés anti-pesticides, risquant une annulation devant les Tribunaux administratifs. "Les choses doivent s’accélérer" disait-elle, et pour cela, les communes engagées étaient appelées à se mobiliser.
Pour leur faciliter les choses, le Collectif des maires anti-pesticides, constitué en association depuis le 19 décembre 2019, a mis à disposition un "arrêté type" sur son site. Ce dernier est similaire à celui pris le 18 mai 2019, par le maire de Langouët, commune engagée d’Ille-et-Vilaine qui deviendra une figure de la lutte. L'arrêté de son maire, Daniel Cueff - aujourd’hui président du collectif -, visait à limiter l’épandage des produits phytosanitaires à proximité des habitations. Le maire a fait l’objet d’une convocation devant le tribunal administratif de Rennes le 14 octobre 2019 : le 25 octobre, son arrêté a été annulé. L'intéressé a finalement fait appel de cette décision à la fin de l'année.
53 000 contributions à la consultation publique sur les distances d'épandage
En septembre dernier, le gouvernement lançait une consultation publique concernant les distances d'épandage des pesticides à respecter. En un mois, celle-ci a récolté plus de 53 000 contributions citoyennes : de nombreux maires, membres du collectif, ont demandé à limiter ces distances à plus de 100 mètres des habitations.
Pour autant, le 27 décembre dernier, le gouvernement a tranché sur une distance minimale de 5 à 10 mètres, s'alignant sur l’avis de l’Anses.
Aujourd'hui, le collectif des maires anti-pesticides, Nous voulons des Coquelicots ou encore Génération Futures et France Nature Environnement demandent l’annulation de cette décision qui d’après eux se base sur une fausse interprétation de cet avis. En plus d’écarter celui des citoyens : "L’obligation de communication des résultats n’as pas été respectée", déplore Florence Presson à ce propos, s’interrogeant alors sur "les raisons qui ont défini ces critères". L’adjointe au maire de Sceaux dénonce ce qu’elle considère comme "une censure" de la part du gouvernement.
Sous l'impulsion de la justice qui a parfois donné raison à certaines communes, dont Sceaux, la motivation reste intacte pour l'adjointe au maire qui projette le renforcement de la lutte anti-pesticides en 2020.
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