"Il faut submerger les tribunaux administratifs", en prenant de tels arrêtés, contre lesquels les préfets ont déposé des recours, a lancé Christian Métairie, maire EELV d'Arcueil, qui a récemment pris un tel arrêté dans sa commune du Val-de-Marne, lors d'une conférence de presse en présence de Daniel Cueff, premier maire à avoir pris un arrêté interdisant l'utilisation de produits phyto-pharmaceutiques à moins de 150 mètres d'habitations. L'arrêté a été suspendu par la justice administrative.
Brigitte Raynaud, maire de Revest des Brousses, petite commune des Alpes-de-Haute-Provence, qui a également pris un tel arrêté, a appelé à "prendre un virage et le prendre tous ensemble" en multipliant de telles mesures. "Nous menons une cause juste, notre arrêté n'est pas illégal, nous appliquons le principe de précaution".
Clothilde Ollier, maire de Murles, commune de 320 habitants proche de Montpellier, qui a pris une décision similaire, a souhaité voir se développer "un vrai mouvement de fond", appelant les habitants à interpeller leurs élus locaux pour qu'ils prennent eux aussi des arrêtés anti-pesticides.
L'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi a souhaité voir se former "un véritable phénomène politique pour protéger la population, estimant que le décret mis en consultation par le gouvernement sur les distances minimales (5 à 10 mètres) à respecter entre habitations et zones d'épandage de pesticides "ne répond absolument pas aux enjeux". Elle a dénoncé "les lobbies très forts de l'industrie et de la FNSEA" qui ont selon elle pesé.
52 communes
Delphine Batho, ancienne ministre de l'Environnement et députée Génération Ecologie, a elle aussi souhaité "que les arrêtés se multiplient". Selon les organisateurs, un total de 52 communes en France ont pris des arrêtés anti-pesticides et le Conseil départemental du Val-de-Marne a annoncé mardi 10 septembre avoir pris un arrêté pour bannir l'usage de produits phytopharmaceutiques contenant du glyphosate dans le département.
Alors que le projet de décret gouvernemental fait l'objet d'une consultation en ligne de trois semaines ouverte à tous, Julien Bayou, porte-parole de EELV a appelé à "submerger la consultation en ligne" de commentaires réclamant un durcissement des mesures prévues. Il a annoncé la mise en ligne d'un "outil d'aide pour faciliter et multiplier les argumentaires" (consultationpesticides.fr). "Il faut saturer le site en demandant des mesures plus fortes", a abondé Nadine Lauverjat de l'ONG Générations Futures, qui a également mis sur son site des propositions de modifications pour durcir le texte.
Avec AFP.