Contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 °C, voire à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Telle est l'ambition de l'Accord de Paris, ratifié par 183 pays et l'Union européenne (2015). Un défi majeur, tandis que dans son dernier rapport publié en octobre 2018, le Groupe international d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) indique que le seuil de 1,5 °C supplémentaire pourrait être franchi dès 2030. Ne pas dépasser ce seuil est pourtant la clé pour limiter des changements "irréversibles" pour les populations et les écosystèmes, estiment les scientifiques. Le GIEC prévoit même une augmentation globale de 3 °C d'ici la fin du siècle, d'où son appel à des actions "sans précédent" pour limiter le réchauffement global.
C'est dans ce contexte que la COP24, qui se tient jusqu'au 14 décembre en Pologne, doit à la fois élaborer et adopter des mesures permettant la mise en place de l'Accord de Paris. Autre objectif : le "réhaussement de l’ambition des États d’ici 2020", précise le Ministère de la transition écologique et solidaire. L’événement réunit 200 pays. Seuls une trentaine de chefs d’État sont présents, dont aucun du G20, précise 20 Minutes. Du côté de la France, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, et la secrétaire d’État Brune Poirson ont fait le déplacement : le Premier ministre Édouard Philippe a quant à lui annulé sa venue à la suite des violences intervenues en marge des rassemblements des "Gilets jaunes" samedi, selon l'AFP.
À quoi tiendra le succès de la COP24 ?
Il sera globalement évalué sur la base de quatre résultats, précise la représentation permanente de la France auprès de l'Union européenne :
- "la finalisation du programme de travail de Paris afin d’en assurer la mise en œuvre intégrale et immédiate ;
- les résultats du dialogue Talanoa, qui au travers d’un échange d’expériences réunissant les États et la société civile, doit jeter les bases d’une révision à la hausse des contributions déterminées au niveau national (NDC) d’ici 2020 ;
- les progrès en matière de finance climat ;
- la poursuite de la mobilisation de tous les acteurs à travers l’Agenda de l’Action."
À la deuxième journée de cette conférence mondiale, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ne se montre pas très optimiste : "Même si nous sommes les témoins d'impacts climatiques dévastateurs provoquant le chaos à travers le monde, nous ne faisons toujours pas assez, nous n'allons pas assez vite", a-t-il indiqué.
Une première annonce d'envergure et non des moindres est quoiqu'il en soit à noter en ce début de COP : la Banque mondiale promet 200 milliards de dollars pour le climat : une nouvelle enveloppe qui sera "en grande partie destinée à accompagner les pays en développement dans leur adaptation aux effets des dérèglements climatiques".
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Petit rappel :
La COP constitue "l'organe suprême" de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée durant le sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Depuis 1995, ses États "parties" se réunissent annuellement afin de prendre des décisions visant à respecter les objectifs de lutte contre les changements climatiques.