"Ce projet introduit des distorsions de concurrence entre les compagnies françaises et les compagnies étrangères comme Ryanair, qui desservent la France depuis des aéroports comme Beauvais et ne subiraient pas les effets de cette taxation", s'est inquiété le groupe Air France dans un communiqué.
Sa directrice générale, Anne Rigail, avait déjà tancé sur RTL un projet de loi ne concernant que "les gros aéroports", sur lesquels "Air France mais aussi l'ensemble des compagnies françaises opèrent majoritairement", et pas un "aéroport comme Beauvais, sur lequel le low cost étranger opère".
"Quand on regarde les niveaux de trafic depuis 15 ans, le poids des compagnies françaises régresse d'année en année. Pour nous, cela induit une nouvelle distorsion de concurrence qui va nous faire du mal", a insisté la patronne d'Air France.
"Un environnement concurrentiel équitable"
Dans son communiqué, le groupe "alerte sur l'urgence de mettre en oeuvre un environnement concurrentiel équitable pour le secteur aérien français et d'en préserver la compétitivité".
"Il nous paraît logique que les compagnies françaises ne paient pas l'essentiel des taxations françaises", a asséné Anne Rigail.
Le gouvernement, qui avait un temps évoqué la possibilité d'une taxe spécifique sur les billets d'avion, a finalement décidé d'un impôt "sur les infrastructures de transport de longue distance", ciblant les concessions autoroutières et les grands aéroports et devant rapporter 600 millions d'euros par an dès 2024.
"Ce n'est pas du tout une bonne nouvelle"
La taxe se limite aux entreprises dont le revenu d'exploitation dépasse 120 millions d'euros et la rentabilité moyenne des dernières années 10 %, selon le texte du projet de loi, ce qui épargne de facto les plus petits aéroports.
Le groupe Aéroports de Paris (ADP) a déjà annoncé qu'il prévoyait de "répercuter" progressivement la majorité de cette taxe sur les compagnies aériennes.
"Ce n'est pas du tout une bonne nouvelle" pour Air France, a souligné sa directrice générale.
La compagnie aérienne "paie 3 milliards (d'euros) par an de taxes, d'impôts, de redevances", a mis en avant Anne Rigail. "Quand on entend que le transport aérien n'est pas taxé, ce n'est pas une réalité".
Avec AFP.
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