Le secteur associatif, en manque d'accompagnement pour accélérer sa transition écologique.
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Transition écologique : 3 solutions à creuser pour mieux accompagner les associations

Dans une enquête, publiée en novembre dernier, en partenariat avec Recherche & Solidarités, la Fondation Terre Solidaire alerte sur le besoin criant d’accompagnement des associations face aux enjeux de la transition écologique, et identifie trois principaux leviers à mettre en oeuvre pour relever ce défi. Tour d’horizon avec Loraine Derville, déléguée générale du mouvement Tilt. 

Qu’elles soient sensibilisées ou non, les associations ont aujourd’hui besoin d’être accompagnées pour prendre en compte les enjeux de la transition écologique dans leurs activités et leur organisation.  

C’est notamment le constat que dresse la Fondation Terre Solidaire, après avoir mené une enquête en 2024 auprès de 2716 responsables associatifs, en collaboration avec Recherche & Solidarités. 

Afin d’aider les associations à progresser sur leur transformation écologique, la fondation livre plusieurs pistes, à commencer par le développement d’une offre de formations dédiées à leurs membres. 

Former les membres 

A ce jour, plusieurs dispositifs existent mais restent encore trop méconnus, confie Loraine Derville, déléguée générale du Mouvement Tilt, créé en 2022 pour accompagner les démarches de transition écologique des acteurs associatifs. 

Cette méconnaissance peut notamment s’expliquer par le niveau de maturité des formations dédiées au monde associatif par rapport à celles consacrées aux entreprises. La plupart sont très récentes”, souligne-t-elle. 

Parmi les dispositifs déployés au niveau national, on retrouve ainsi le DLA (Dispositif local d’accompagnement) spécialisé sur les aspects de transformation écologique, qui a été lancé il y a un an et demi, ainsi que des ressources en ligne que l’on peut retrouver par exemple sur Guid’Asso, un réseau d’appui à la vie associative sur l’ensemble du territoire, les réseaux des Cress (Chambres régionales d’économie sociale et solidaire), ESS France ou encore l’UDES (Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire). 

Le Mouvement Tilt met aussi en oeuvre des dispositifs d’accompagnement allant de la formation, à l’outillage en passant par le mentorat. 

Au sein de l’écosystème philanthropique, la Fondation de France a également lancé en 2008 le programme E +, pour aider les porteurs de projets qu’elle soutient à se former sur des sujets tels que la sensibilisation aux pratiques écologiques, la réalisation d’une étude énergétique ou encore d’un diagnostic environnemental... 

Mettre à disposition des expertises 

Le second levier identifié par la Fondation Terre Solidaire porte sur la mise à disposition d’expertises. 

Aujourd’hui, il existe des méthodes d’autodiagnostic qui permettent aux associations de déterminer en quelques clics où elles en sont et d’avoir des conseils pratiques pour faire remonter à leur gouvernance les éléments et les directions principales à prendre. Mais au-delà de l’expert qui va accompagner, il faut aussi prendre en compte la question de l’adaptation aux spécificités du secteur”, lance Loraine Derville.  

La déléguée générale du Mouvement Tilt note que certains outils, à l’image du bilan carbone, ont été jusque-là "configurés" pour le monde privé. Des initiatives doivent dès lors émerger pour adapter ces outils aux chaînes de valeur spécifique du monde associatif, et à la sémantique de l’intérêt général

"C’est un axe que nous développons au sein du Mouvement Tilt", détaille-t-elle, avant d’ajouter : "l’idée est de faire monter en compétence les structures associatives afin qu’elles soient autonomes pour intégrer et piloter des outils de suivi et d’évaluation dans leur stratégie. Le tout dans une philosophie de gratuité et d’opensource." 

Apporter un soutien financer 

Enfin, pour la Fondation Terre Solidaire, le développement de moyens financiers s’impose comme un enjeu majeur pour faire progresser les associations dans leur transition écologique. Aujourd'hui, les ressources d’Etat sont plutôt orientées vers les entreprises et les citoyens, que les associations.

Il y a un énorme trou dans la raquette alors que les besoins sont tout aussi important que dans le privé. En France, il y a 2 millions d'entreprises mais aussi 1,5 million d'associations”, relève Loraine Derville. 

Pour pallier ce manque de financements, le monde de la philanthropie s’organise. Le Mouvement Tilt en est la preuve. Aussi, certaines organisations, à l’image de la Fondation Ceetrus, décident par exemple d’allouer des bonus complémentaires dans leur dotations aux associations qui intègrent une brique écologique dans leur projet. 

Des labels, comme Don en Confiance, évoluent aussi pour intégrer des éléments RSE (Responsabilité Sociétale des entreprises) et RSO (Responsabilité sociétale des organisations) ce qui pousse les associations à s'impliquer davantage. 

Pour aller plus loin, la déléguée générale du Mouvement Tilt plaide également pour la mise en place d’une dynamique de plaidoyer visant à inciter les pouvoirs publics à allouer des fonds spécifiques au secteur associatif, ainsi que la création de ponts entre le monde privé et celui de l’intérêt général.  

Selon elle, ce type de partenariat pourrait permettre d’apporter aux associations de nouveaux soutiens financiers, par exemple sur le modèle de l’initiative 1 % for the Planet - qui invite les entreprises à reverser 1 % de leur chiffre d'affaires à une association, mais aussi des ressources en pro bono, à travers le mécénat de compétences.  

Une manière de renforcer la solidarité entre les différentes typologies d’acteurs, à l’heure de l’urgence écologique. 

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