Le groupe Bel, fabricant des fromages Babybel, Boursin et Kiri, va encourager ses fournisseurs français de lait à donner à leurs vaches un additif alimentaire réduisant leurs émissions de méthane, un gaz au pouvoir très réchauffant.
Les éleveurs volontaires mettant l'additif chimique Bovaer dans la ration de leurs animaux recevront une prime de 10 euros les 1.000 litres "sur la période d'utilisation, dès le second semestre 2024", selon un communiqué de Bel et de l'association de producteurs de lait qui le fournissent (APBO).
Ils expliquent avoir mené récemment un test dans cinq exploitations laitières, qui "a permis de démontrer la facilité de mise en oeuvre de Bovaer (...) en conditions réelles d'élevage".
C'est pour eux un "véritable levier de développement d'une filière laitière durable".
Les vaches, comme les autres ruminants, éructent du méthane qu'elles produisent naturellement au cours de leur digestion.
L'élevage bovin pèse, selon les statistiques officielles de l'organisme Citepa, pour près de 12% des émissions de gaz à effet de serre de la France, premier producteur européen de viande bovine et deuxième troupeau laitier derrière l'Allemagne.
D'après le groupe helvético-néerlandais DSM-Firmenich qui le fabrique, un quart de cuillère à café par jour de Bovaer permet en moyenne de réduire de 30% les émissions de méthane chez les vaches laitières et de 45% chez les bovins engraissés pour leur viande. Selon ses calculs, ajouter Bovaer à la ration de trois vaches équivaut à retirer une voiture familiale de la circulation.
L'additif est fabriqué en chauffant du nitrate et un alcool végétal "pour les lier temporairement sous forme liquide. Le liquide est ensuite transformé en poudre pour une utilisation pratique" dans la ration, selon un dossier de presse.
Lors d'une conférence de presse en septembre, la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), dont fait partie Bel, avait indiqué vouloir travailler en priorité avec des "additifs naturels" (de type algues) contre le méthane, estimant que les "additifs de synthèse" (comme Bovaer) seraient moins acceptables pour le grand public.
Le groupe Bel a annoncé en mai qu'il comptait "déployer la solution [Bovaer] sur l'ensemble des 10.000 vaches fournissant du lait en Slovaquie".
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