Harry Durimel, 62 ans, le nouveau maire de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, est un écologiste convaincu, et l'un des fers de lance du combat contre l'Etat dans les affaires de contamination à la chlordécone, pesticide dangereux qui a empoisonné les sols antillais.
Eternel rival de Jacques Bangou, désormais ancien maire de Pointe-à-Pitre, qui se représentait après avoir dû démissionner en 2019 alors qu'il était sous le coup d'une révocation pour mauvaise gestion, Harry Durimel aura dû attendre sa troisième candidature aux municipales pour créer la surprise et l'emporter, dimanche, avec près de 43% des voix.
Jusqu'alors conseiller municipal d'opposition, il est aussi conseiller régional de Guadeloupe depuis 2010.
Cet avocat, inscrit au barreau de Guadeloupe, est tombé dans la politique quand il était petit, grâce à son grand-père, Amédée Fengarol, un homme politique proche d'Aimé Césaire.
En 1991, Harry Durimel crée Génération Ecologie, en Guadeloupe, l'embryon de ce qui deviendra le parti Les Verts Guadeloupe (devenu ensuite Caraïbe Ecologie les Verts), qu'il a quitté pour créer une association type Loi de 1901, baptisée REV-Guadeloupe, un mouvement citoyen engagé politiquement.
Il se bat depuis 2003 contre la pollution au chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien (lien avec l'obésité d'une partie de la population) qui a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. En 2006, il a déposé plainte, en tant qu'avocat de deux associations, pour que l'Etat reconnaisse sa responsabilité dans ce dossier et admette le principe de réparations.
Harry Durimel est un fervent défenseur de l'ouverture de la Guadeloupe vers son environnement naturel : la Caraïbe.