Industrie du médicament: le Leem appelle les candidats à la présidentielle à mieux financer l'innovation

Vingt-sept propositions, parmi lesquelles une enveloppe budgétaire "adaptée" pour les médicaments innovants: le Leem, la fédération française des entreprises du médicament, a dévoilé jeudi une liste de recommandations à destination des candidats à la présidentielle.

Pour sa traditionnelle conférence de presse de voeux, le Leem a voulu mettre en exergue les besoins de la filière, qui regroupe près de 100.000 personnes en France, à quelques mois de l'élection présidentielle.

L'organisation a donc lancé une plateforme définissant quatre objectifs, avec en premier lieu un soutien massif à la recherche et l'innovation. Pour cela, elle plaide pour un renforcement de l'effort public de recherche, "sous-dimensionné en France par rapport à ses voisins européens".

En outre, le Leem juge important d'avoir "un écosystème lisible, prévisible, doté de la masse budgétaire". À cette fin, il veut notamment demander à la future agence d'innovation en santé, dont la création a été annoncée par le président Emmanuel Macron dans le cadre du plan innovation Santé 2030, de définir les priorités de recherche.

L'accent est également mis sur l'émergence des "healthtechs", ces sociétés innovantes de technologies de la santé. Le Leem propose "d'orienter plus fortement l'épargne vers le financement de l'économie de l'intelligence et de renforcer le caractère attractif du crédit d'impôt recherche", a indiqué Frédéric Collet, son président, lors de la conférence de presse.

Autre objectif signalé: la réindustrialisation du pays, alors que la pandémie a mis en lumière les questions de souveraineté sanitaire.

La France, "historiquement grand pays producteur de médicaments, connaît un déclin de sa production industrielle depuis une douzaine d'années", regrette le Leem, qui recommande entre autres de faire converger les impôts de production et la fiscalité spécifique du secteur pharmaceutique vers les systèmes d'imposition, plus avantageux, des principaux concurrents européens de la France.

Troisième objectif affiché: l'accès des patients aux traitements, y compris aux traitements innovants, qui sont souvent particulièrement coûteux.

"L'enveloppe budgétaire médicament est inadaptée", a regretté Frédéric Collet, insistant sur la nécessité de définir "un budget alloué aux produits de santé qui réponde tout à la fois aux besoins en santé, aux besoins de financement de l'innovation et à la volonté de relocalisation des activités industrielles sur le territoire".

Enfin, quatrième objectif: une réforme de la politique du médicament, avec la création d'un comité interministériel du médicament placé sous la responsabilité du Premier ministre.

Par ailleurs, dans le cadre de la campagne présidentielle, le Leem a ouvert un comparateur en ligne des programmes de santé des candidats.