"Certains indicateurs de valorisation boursière pointent un niveau d’exubérance persistant, qui rend les marchés d’actifs risqués vulnérables à une correction brutale pouvant aussi éventuellement déstabiliser des acteurs financiers non bancaires ayant recours au levier de la dette et se propager à d’autres segments de marché", a estimé la banque centrale. En d'autres termes : après une année faste, le système financier n'est pas à l'abri d'une crise boursière.
2021 a en effet été une année riche en records pour les bourses mondiales, Paris ayant gagné près de 30 %, sa meilleure progression annuelle depuis 2000, tandis qu'aux Etats-Unis, l'indice élargi S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a bondi de 27 %.
Sur les cinq principaux risques identifiés par l'institution, le risque de marché est le seul dont la probabilité est estimée à "très élevé" - celle des autres étant jugée "élevé" - et son évolution est attendue en hausse dans les six prochains mois, tout comme le risque découlant de l'endettement élevé.
Endettement, cyberattaques, changement climatique...
Néanmoins, les établissements disposent de solides liquidités et "il y a des travaux réglementaires, aussi bien dans l'Union européenne que dans les enceintes du G20 ou au FSB (Conseil de stabilité financière) pour encadrer (certains fonds d'investissements)", a voulu rassurer lors d'une conférence de presse Sylvie Goulard, sous-gouverneure de la Banque de France.
Les autres risques identifiés par la banque centrale sont l'endettement élevé, les pressions sur la rentabilité des banques et sur le rendement des placements des assurances, le risque de cyberattaque, et l'exposition au changement climatique.
Concernant les cyberattaques, vues comme une "menace systémique", "les connaissances requises pour attaquer diminuent à mesure que la sophistication des outils augmente" et que ces derniers deviennent de plus en plus accessibles sur internet, a souligné Emmanuelle Assouan, directrice générale déléguée en charge du pôle de stabilité financière. Selon elle, l'impact économique des cyberattaques est estimé à environ 1 % du PIB mondial, et 25 % d'entre elles visent "des agents du secteur financier".
Dans son étude trimestrielle sur les risques, publiée également ce lundi, l'Autorité bancaire européenne a relevé que 55 % des banques interrogées tablaient sur une hausse prochaine du risque opérationnel, entrainée principalement par les menaces cyber pour 90 % d'entre elles.
Avec AFP.