Instaurée en France en 2014 avec une trajectoire de hausse progressive mais rapide (de 7 euros la tonne en 2014 à 44,60 euros depuis 2018), la taxe carbone, qui s'applique notamment sur les carburants, a connu un coup d'arrêt après la mobilisation des "gilets jaunes" contre l'augmentation des prix du gazole et de l'essence à la pompe. Le gouvernement a décidé l'an dernier d'annuler la hausse prévue au 1er janvier 2019, une pause qui va se prolonger, tant le sujet est explosif.
Depuis, la taxe carbone fait partie des sujets examinés par la Convention citoyenne pour le climat, voulue par Emmanuel Macron comme l'une des réponses au grand débat né de la crise des "gilets jaunes". Cent cinquante citoyens tirés au sort devront remettre en janvier leurs propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
"Un outil important"
"La taxe carbone reste un outil important dans la lutte contre le changement climatique, mais dans sa forme actuelle, elle reste injuste", fait valoir Meike Fink, du RAC. Elle paraît "injuste car, en proportion de leurs revenus, les ménages les plus modestes contribuent plus" et elle "ne couvre que 46% de l'ensemble des émissions de la France" en excluant les entreprises qui relèvent du système européen de quotas carbone, selon les associations.
Il existe également des exonérations et des taux réduits pour certains secteurs économiques sur le carburant, ces niches fiscales représentant 14,2 milliards d'euros, selon l'institut de l'économie pour le climat (I4CE). Les associations défendent l'idée qu'une partie des recettes de la taxe carbone soit redistribuée via un crédit d'impôt ou un chèque pour les ménages non imposables, afin de "maintenir la fiscalité sur les carburants et le chauffage, sans mettre en difficulté les foyers qui n'ont pas les moyens immédiats de s'adapter".
Le calculateur proposé par les ONG permet de tester différents scénarios, en fonction de la composition du foyer, son type de chauffage et de transport, ou encore le pourcentage de la taxe carbone redistribué et les déciles qui toucheraient une aide. "C'est un outil de sensibilisation citoyen", a expliqué Quentin Parrinello, d'Oxfam France.
Avec AFP.
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