Il faut "éviter ce type d'installations", dit Yannick Jadot, venu jeudi dans le vaste centre d'incinération de déchets d'Ivry-sur-Seine pour défendre la nécessité d'une meilleure politique d'information de la population sur la pollution et son impact sur la santé.
"Nous sommes là pour rappeler que la question de la santé est un enjeu fondamental", a ajouté le candidat écologiste près des cheminées en activité de l'usine, la plus grande d'Europe, qui brûle les déchets ménagers d'une quinzaine de communes - dont Paris.
L'écologiste a été accueilli par des parents d'élèves scolarisés à proximité du site, l'association Respire et le collectif 3R, opposé à l'incinérateur d'Ivry.
Pour lui, il faut une "réduction à la source de nos déchets, en triant mieux", mais aussi "une vraie politique épidémiologique, pour que les citoyens sachent à quel niveau de pollution ils sont exposés".
Souhait partagé par Jean-Christophe Brassac, co-président du collectif 3R, qui demande un "accès aux mesures brutes et aux données des capteurs de l'usine".
En 2021, une étude réalisée par les chercheurs de la fondation Toxicowatch avait révélé une concentration de dioxines (polluants toxiques) très importante aux abords du site d'incinération du Syctom, accusé par le collectif 3R d'en être directement responsable.
Au-delà, la lutte contre la pollution de l'air passe aussi par le développement des transports en commun ou de la voiture électrique, des alternatives aux transports "les plus polluants", selon l'écologiste.
"Bravo pour vos engagements. On vous attend au tournant pour la suite", lance le président de Respire Tony Renucci au candidat EELV.
Et Yannick Jadot de lui répondre: "Le prochain tournant, c'est déjà celui du 10 avril, et on va essayer de bien le prendre".
Pour lors, ce n'est pas gagné. L'écologiste est en perte de vitesse dans les sondages, crédité de 4% des intentions de vote au premier tour, loin derrière son rival de gauche Jean-Luc Mélenchon en troisième position à 15,5%.
Devant l'école Dulcie September, à quelques pas de l'usine, Stéphanie Jaillet est désemparée. "La pollution est invisible. On ne réalise pas à quel point elle impacte la santé des enfants".
"Il faut une loi pour les protéger", estime cette mère de 50 ans, qui demande des aménagements adaptés dans les établissements scolaires, comme des filtres à air ou des capteurs de CO2.
Classée cancérogène pour l'être humain par l'OMS, la pollution atmosphérique est responsable de 48.000 décès prématurés par an dans l'Hexagone, selon le ministère de la Transition écologique.
La France a été condamnée en août 2021 par le Conseil d'Etat à payer 10 millions d'euros pour ne pas avoir suffisamment agit sur le sujet.