Ces associations de 18 pays, membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), reprochent aux compagnies visées - Air Baltic, Air Dolomiti, Air France, Austrian, Brussels Airlines, Eurowings, Finnair, KLM, Lufthansa, Norwegian, Ryanair, SAS, SWISS, TAP, Volotea, Vueling, Wizz Air - de "sous-entendre que le transport aérien peut être 'durable', +écoresponsable+ et +vert+", expliquent la CLCV et l'UFC-Que Choisir dans un communiqué commun.
Des pratiques commerciales trompeuses
"Aucune des stratégies déployées par le secteur de l'aviation n'est actuellement en mesure de limiter les émissions de gaz à effet de serre", indiquent-elles, estimant "essentiel de mettre fin à ces allégations, car si le trafic aérien poursuit son expansion, les émissions continueront d'augmenter dans les années à venir". Dans leur viseur, deux pratiques commerciales qu'elles estiment trompeuses : inciter les voyageurs à payer "un supplément significatif" pour compenser les émissions de CO2 d'un vol - un mécanisme aux "avantages climatiques très critiqués, alors que les dommages causés par les émissions de CO2 des trajets aériens sont indiscutables" - ou pour contribuer au développement des carburants d'aviation durables (SAF), qui ne sont "pas prêts à être commercialisés" et "ne représenteront au mieux qu'une part mineure dans les réservoirs des avions".
Il est inadmissible que les compagnies aériennes puissent se targuer d’œuvrer pour le climat."
Air France–KLM propose ainsi "aux consommateurs de souscrire des options onéreuses, pour supposément couvrir leur propre impact carbone, sur de futurs vols à horizon inconnu", regrettent les associations. Contactée, la compagnie indique "porter une attention renforcée à la rigueur de ses messages" et rappelle avoir été, en 2022, "le premier acheteur de carburant durable au monde". "Les sommes collectées" dans le cadre de l'option de compensation volontaire par le SAF "sont exclusivement utilisées pour l'achat de SAF par la compagnie" et permettent aux clients de "contribuer au développement de filières de production de carburant d’aviation durable", selon un porte-parole.
"Il est inadmissible que les compagnies aériennes puissent se targuer d’œuvrer pour le climat", affirme Marie-Amandine Stévenin, présidente d’UFC-Que Choisir. "Ces allégations doivent cesser pour la protection des consommateurs", affirme son homologue à la CLCV Jean Yves Mano, appelant les pouvoirs publics à "agir avec fermeté". Les 22 associations européennes ont donc saisi leurs autorités nationales de protection des consommateurs, mais déposent aussi via le BEUC une plainte pour pratiques commerciales trompeuses auprès de la Commission européenne, via le mécanisme d’alerte externe. Elles espèrent une décision commune pour interdire "toute allégation visant à faire croire aux consommateurs que prendre l’avion est une pratique respectueuse de l'environnement", mais aussi "que soit lancée une enquête à l’échelle européenne sur les pratiques de ces compagnies" et que celles-ci remboursent les consommateurs ayant souscrit les options supplémentaires incriminées.
Le premier groupe aérien européen Lufthansa, qui compte "réduire de moitié ses émissions nettes de CO2 par rapport à 2019" d'ici 2030 "grâce à des mesures de réduction et de compensation", a expliqué à l'AFP "miser sur un dialogue continu" avec ses clients. Pour réduire son impact environnemental, le géant allemand s'appuie notamment sur une "modernisation accélérée de la flotte", une "optimisation continue des opérations aériennes" et "l'utilisation de carburants aériens durables".
Avec AFP.
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