La France soutient les négociations sur la taxation des ultra-riches au G20, dit Montchalin

La France reste favorable aux négociations au G20 visant à mieux taxer les ultra-riches, a affirmé jeudi la ministre des comptes publics Amélie de Montchalin, tout en se disant contre la mise en place proposée par l'opposition d'un impôt minimal sur les très fortunés.

"Oui, la France défend cette position, Éric Lombard (le ministre de l'Économie) le fera encore au G20 la semaine prochaine", a affirmé Amélie de Montchalin à l'Assemblée nationale.

"Nous ne renonçons pas à faire que ce pilier 3 de la réforme fiscale internationale progresse", a poursuivi la ministre en référence aux négociations internationales menées en 2024 sous la présidence brésilienne du G20 et qui doivent se poursuivre cette année en Afrique du Sud, avec une première réunion des ministres des Finances programmée au Cap mercredi et jeudi prochains, en présence de M. Lombard.

Les chefs d'État et de gouvernement de cette organisation rassemblant les vingt économies les plus développées au monde ont endossé en novembre l'idée de coopérer pour taxer "effectivement" les personnes très fortunées, une initiative que poussait le président brésilien Lula.

Ils ont toutefois échoué à s'accorder sur la création d'un impôt minimum mondial commun, soutenu par le Brésil, l'Afrique du Sud, et la France, mais rejeté par les États-Unis.

Les travaux de la présidence brésilienne du G20 se sont notamment basés sur un rapport de l'économiste français Gabriel Zucman, partisan d'une taxation minimale sur le patrimoine équivalente à 2%, à la base également d'une proposition de loi discutée jeudi à l'Assemblée nationale, mais auquel le gouvernement s'oppose, y préférant des négociations internationales pour éviter la fuite des capitaux à l'étranger.

"D'abord, on collecte des données. Quels sont les impôts payés dans les différents pays par les milliardaires de notre monde? Ensuite (...) on les rend comparables parce que les impôts sont très différents (...). Ensuite, par cette comparaison, on regarde s'il y a des abus", a dit jeudi la ministre en détaillant les travaux au G20.

"Ensuite viendra le temps de la négociation en ayant fait ce travail méthodique, collecte, comparaison, détection des abus et potentiellement négociation pour instituer un taux minimum et un taux différentiel", a-t-elle ajouté.