La SNCF et Alstom ont présenté mercredi leur projet de train à batterie pour les TER afin de sortir progressivement du diesel à horizon 2030, en reprenant des trains actuellement à mi-vie dont les moteurs diesel seront remplacés par des batteries.
"Aujourd'hui, toutes nos lignes ne sont pas électrifiées, et là où ça ne l'est pas, on a des TER bi-mode pantographe (alimenté par une caténaire) et diesel. Ce TER batterie, son objectif, c'est d'abandonner le diesel pour mettre une batterie à la place", a expliqué le patron de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, en marge des rencontres nationales du transport public à Clermont-Ferrand.
Concrètement, lorsque la ligne n'est plus équipée en alimentation électrique, la batterie prend le relais au lieu du moteur diesel, avec une autonomie de 80 km. Le train peut atteindre une vitesse maximale de 160 km/h.
A l'heure actuelle, huit voyageurs sur dix circulent déjà en mode électrifié, d'après la SNCF.
Ce projet de train à batterie à été lancé il y a trois ans, avec l'idée de récupérer 700 rames déjà en circulation et utilisées par les TER pour les convertir à l'électrique. "Le TER à batterie permet de réduire de 85% les émissions de CO2", a indiqué le patron des TER Jean-Aimé Mougenot.
Ce sont des rames "qui ont déjà 15 ou 20 ans" donc qui sont à mi-vie, selon Jean-Baptiste Eyméoud, le directeur général France d'Alstom.
"L'idée est que le verdissement peut commencer sur une flotte déjà en circulation", a-t-il complété. Sur les 700 rames existantes, un peu plus de 300 ont été identifiées et sont éligibles au projet qui est entré dans sa phase d'essais dynamiques.
Cinq régions participent à l'expérimentation (Hauts-de-France, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine).
La mise en service commerciale doit avoir lieu fin 2024, avec seulement un TER par région concernée au départ, avant un élargissement du dispositif si l'expérience est concluante.
Ce projet fait partie des initiatives lancées par la SNCF et les régions pour décarboner le transport ferroviaire, comme le train à hydrogène, dont les premiers exemplaires devraient être opérationnels d'ici fin 2025.
"A l'horizon 2030, notre objectif avec les régions, c'est de sortir complètement du diesel", a rappelé Christophe Fanichet.