Le Fort des Trois Têtes, pressenti pour accueillir un village olympique dans le cadre des Jeux olympiques de 2030, est un ancien fort Vauban du XVIIIe siècle perché sur les hauteurs de Briançon.
Classé monument historique et inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2008, au titre du Réseau Vauban (qui en regroupe 12), l'austère site militaire bâti entièrement en pierre de taille a été construit entre 1721 et 1734 sur des plans du seigneur de Vauban, sur une vaste surface d'environ 36.380 m2.
Détenu jusqu'ici par l'armée, il a gardé un rôle stratégique jusqu'en 1940 mais a continué d'accueillir des entraînements militaires jusqu'en 1989.
Situé sur une hauteur à une centaine de mètres en surplomb de Briançon, il fait partie d'un réseau de places fortes conçues à l'époque pour se protéger mutuellement en ce point stratégique à la frontière italienne.
Actuellement relié à la ville par une petite route étroite et en mauvais état, il pourrait l'être également à l'avenir par un téléphérique partant du site d'une ancienne usine de soie en contrebas, dont la construction demeure pour l'heure "optionnelle" selon les organisateurs des JO.
Le projet de réhabilitation est bâti en deux phases: pendant les JO, le fort rénové devrait abriter 940 athlètes participant aux épreuves de ski acrobatique et de snowboard prévues respectivement dans les stations de Serre-Chevalier et de Montgenèvre, à environ une quinzaine de kilomètres chacune. Trois des bâtiments originaux du fort feront l'objet d'extensions permanentes.
Il sera dans un deuxième temps transformé en 150 à 200 logements pérennes, dont une partie sera réservée à l'accession à la propriété de ménages modestes et en un foyer pour travailleurs saisonniers.
Les porteurs du projet ne se sont pas prononcés précisément sur le coût du chantier, estimant la question "prématurée" dans l'attente de nouvelles consultations avec les promoteurs qui seront chargés de le mettre en oeuvre et dont la copie finale est attendue début 2026.
La ville de Briançon n'en est pas à son premier essai de reconversion de ce site emblématique prisé des randonneurs. Son dernier essai, qui remonte à 2017, s'était toutefois terminé par un échec: le projet visant à le transformer en hôtels de luxe et centre commercial, porté par un homme d'affaires stéphanois, s'était soldé par un retrait de la municipalité, suivi d'une longue bataille judiciaire perdue par l'homme d'affaires.