Le gouvernement a promis mardi aux agriculteurs français de subventionner des équipements qui leur permettent de consommer moins d'eau, mais aussi de faciliter leurs projets de stockage de cette ressource disputée, en conclusion du "Varenne agricole de l'eau et du changement climatique".
"La gestion de l'eau est un sujet éminemment complexe que nous devons regarder en face, sans quoi c'est l'ensemble de notre agriculture et de notre pays qui se retrouveraient fragilisés", a déclaré le Premier ministre Jean Castex, en clôture de ces travaux qui avaient été lancés fin mai sous l'égide du ministère de l'Agriculture - basé rue de Varenne - et du secrétariat d'Etat à la Biodiversité, qui dépend du ministère de la Transition écologique.
Le chef du gouvernement a souligné la nécessité de "regarder ce sujet avec sérénité, en sortant des postures". "Il faut protéger cette ressource, l'économiser, en assurer le partage et l'utiliser à bon escient."
M. Castex a annoncé que deux nouvelles enveloppes allaient être débloquées, dans le cadre du plan d'investissement France 2030, d'un montant cumulé de 200 millions d'euros.
Elles doivent aider les agriculteurs à s'armer face au changement climatique: financement de matériels permettant d'économiser de l'eau (stations météo, pilotage automatique de l'irrigation), du développement de variétés résistantes à la sécheresse, ou encore d'expérimentations "pour la récupération des pluies diluviennes hivernales et pour la réutilisation des eaux usées".
Sur la question sensible du partage de la ressource, le gouvernement veut renforcer le rôle des préfets pour faire aboutir plus vite les démarches de concertation locale que sont les "projets de territoire pour la gestion de l'eau" (PTGE).
"Une concertation ça ne peut pas durer 10 ans ou 15 ans. (...) Il faut enfin avoir le courage d'avancer et de décider même quand c'est compliqué", a dit M. Castex.
Il souhaite également que les préfets puissent faciliter les prélèvements d'eau par les agriculteurs l'hiver : "Une fois que ces besoins (de recharge des nappes phréatiques) seront satisfaits, il serait dommage de ne pas capter l'eau excédentaire pour la stocker au moins jusqu'à l'été suivant", a-t-il affirmé.