Le gouvernement va présenter vendredi sa feuille de route pour la qualité de l'eau potable

La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher va présenter vendredi la feuille de route du gouvernement pour améliorer la qualité de l'eau potable en France et compte réunir avant l'été les acteurs locaux pour de premières concertations, a-t-elle annoncé dans La Tribune Dimanche.

"L'accès à l'eau devient un sujet régalien" en raison du changement climatique, a déclaré la ministre au journal. Selon elle, 60% des nappes affichent un niveau supérieur aux normales mensuelles mais des régions comme le Massif central ou le Massif armoricain sont en tension.

"On est rentré dans des cycles de +pas assez d'eau+ l'été et de +trop d'eau+ l'hiver qui ne permettent plus de recharger notre système", a-t-elle déploré.

D'où la nécessité de préserver l'eau potable. "Je publierai vendredi ma feuille de route pour améliorer la qualité de notre eau potable. Mon objectif est de protéger les captages les plus sensibles", a-t-elle annoncé.

Agnès Pannier-Runacher prévoit dans un premier temps de délimiter précisément et par arrêté les captages menacés et les parcelles sensibles puis de définir les actions susceptibles d'avoir le plus d'impact (assainissement, dépollution, réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires...).

"Aujourd'hui, sur 33.000 points de captage, seuls 1.500 ont été sécurisés. Je veux changer d'échelle et en sécuriser au moins 3.000 de plus", a ajouté la ministre.

Selon elle, il reviendra aux acteurs locaux de trouver des solutions. C'est au niveau des territoires que la discussion doit se tenir, "en mettant tout le monde autour de la table (opérateurs de stations d'assainissement, collectivités locales, agriculteurs, industriels)", a-t-elle dit.

"Les premières concertations seront lancées avant l'été", a-t-elle promis.

Interrogée sur d'éventuelles contraintes qui viendraient à peser sur les agriculteurs, elle a souligné que "les actions seront volontaires au départ. Mais lorsque le risque de ne plus pouvoir utiliser l'eau commence à se matérialiser, les préfets seront obligés d'imposer des mesures obligatoires".

Quant aux moyens financiers, Agnès Pannier-Runacher évoque un financement via les agences de l'eau dans le cadre du milliard d'euros consacré à l'adaptation au changement climatique, mais aussi des "outils encore insuffisamment utilisés" comme les paiements pour services environnementaux, qui rémunèrent les agriculteurs pour des actions contribuant à restaurer ou maintenir des écosystèmes.

La ministre veut aussi compter sur les crédits biodiversité et l'enveloppe des "aqua prêts" de la Caisse des dépôts qui va être étendue à la protection des captages.