Les entreprises sous contrôle étranger en France employaient 2,3 millions de personnes en 2022 dans les principaux secteurs, soit 13% des effectifs de ces secteurs, alors qu'elles ne représentent que 1% des entreprises en nombre, selon une étude de l'Insee publiée mardi.
Parallèlement, 6.600 firmes multinationales françaises contrôlaient 53.400 filiales à l'étranger (hors services non marchands et filiales bancaires) en 2022, dans 190 pays, y employant 7 millions de personnes, dont 2,3 millions dans l'UE, indique l'Insee mardi dans une seconde étude.
Les entreprises sous contrôle étranger en France, dans les secteurs "marchands non agricoles" et "non financiers", génèrent 17% de la valeur ajoutée produite dans le pays, très présentes notamment en Île-de-France et dans les zones frontalières du nord et de l'est.
Les principales employeuses sont américaines (504.300 emplois), allemandes (347.300), suisses (267.800), mais aussi néerlandaises, britanniques, belges et luxembourgeoises (plus de 100.00 emplois pour chacun de ces pays).
La moitié des emplois en France sous contrôle étranger dépendent de pays de l'Union européenne (UE), explique l'Institut national de la statistique, et au total, 96% de l'emploi sous contrôle étranger se regroupe dans des entreprises contrôlées par 15 pays, sur les 119 représentés en France.
Un tiers environ (762.000) des emplois sous contrôle étranger relèvent de l'industrie, 24% du commerce et 20% des services administratifs et de soutien, indique l'Insee.
La part de l'intérim, observe l'Institut, est prépondérante dans ce dernier secteur car les trois principales agences présentes en France (Adecco, Manpower et Randstad) sont étrangères: 16% des emplois sous contrôle étranger sont ainsi dans l'intérim. Seulement 2% sont dans la construction.
Ces entreprises réalisent trois fois moins d'investissements physiques sur le sol français que les entreprises françaises, pour un total de 41 milliards d'euros en 2022. Cela s'explique, selon l'Insee, par leur faible présence dans le secteur très demandeur en capital de l'électricité ou du gaz.
En revanche, leur taux d'investissement est légèrement plus élevé que celui des multinationales françaises dans l'industrie manufacturière et le commerce.
Dans sa seconde étude, l'Insee précise que le coût salarial par tête dans les filiales à l'étranger des groupes français est en moyenne de 43.200 euros, contre 60.400 euros pour les filiales implantées en France.
Par ailleurs, les multinationales françaises réalisent plus de la moitié de leur chiffre d'affaires annuel consolidé (51%) à l'étranger via leurs filiales hors de France, soit 1.761 milliards d'euros.
Les grandes firmes multinationales françaises (d'au moins 5.000 salariés ou d'un chiffre d'affaires annuel consolidé supérieur à 1,5 milliard d'euros en France, selon l'Insee) concentrent 43% des filiales, 75% des effectifs salariés et représentent 82% du chiffre d'affaires consolidé total que réalisent l'ensemble des multinationales françaises à l'étranger.
La moitié des grandes firmes multinationales françaises sont implantées, chacune, dans au moins douze pays étrangers.
C'est aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni que les multinationales françaises sont le plus implantées: un quart des filiales à l'étranger se situent dans ces trois pays, et 35% du chiffre d'affaires consolidé total des filiales y est réalisé.
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