Les personnes les plus diplômées sont aussi celles qui ont le plus accès à la formation, selon des travaux publiés mercredi par l'Insee et d'autres organismes gouvernementaux.
La participation dans les 12 derniers mois à une formation chez les personnes de 18 à 69 ans a atteint 75% en 2022 chez celles qui ont un niveau de diplôme Bac+5 ou plus, 50% pour celles qui ont le Bac et équivalent et seulement 22% pour celles ayant seulement le brevet ou aucun diplôme, selon une synthèse de ces travaux.
La formation dépend aussi de la situation des personnes sur le marché du travail, celles en emploi y ayant pris part à 57%, contre 43% pour celles au chômage et seulement 21% pour les inactifs.
"Moins une personne est diplômée, moins elle aura accès à la formation à but professionnel", a déclaré lors d'une présentation à la presse Alexandra Louvet, cheffe du département Formation professionnelle de la Dares, le service statistique du ministère du Travail.
Par ailleurs, parmi les 18-64 ans qui ne se sont pas formés dans l'année, 8% auraient souhaité le faire mais 49% ne le souhaitaient pas.
Les dispositifs publics visant à favoriser la formation des personnes peu qualifiées n'ont pas réussi à réduire les écarts en termes d'accès à la formation.
Deux dispositifs existent: le compte personnel de formation (CPF), abondé à 800 euros pour ceux qui ont un diplôme inférieur au CAP contre 500 euros pour les autres, et le plan d'investissement dans les compétences (PIC), dont une évaluation est attendue en avril.
Mais "le tableau global, c'est bien que la formation va aux plus formés, et ça n'a pas beaucoup changé au fur et à mesure des années", a résumé Vladimir Passeron, chef du département de l'emploi de l'Insee, ajoutant quand même une "petite note d'optimisme", car les écarts "ne se creusent pas".
L'accès à la formation des chômeurs a ainsi gagné quatre points entre 2016 et 2022.
L'Insee rappelle les écarts, très forts entre les plus et les moins diplômés dans l'accès à l'emploi: en 2023, 46% de ceux qui n'avaient que le brevet ou aucun diplôme étaient sans emploi ou en sous-emploi, contre 15% des personnes des diplômés du supérieur. L'institut constate que "cette différence a très peu évolué depuis 2014".