L'ancien porte-avions Foch vendu en 2000 par la Marine nationale au Brésil, et désormais en fin de vie, pourrait être déconstruit en Inde, alertent des associations qui demandent à la France "d'assumer sa responsabilité", a-t-on appris vendredi.
"Les autorités françaises doivent exiger que le navire jumeau du Clemenceau soit dirigé vers un site agréé par l'UE", estime Annie Thébaud-Mony, porte-parole de Ban Asbestos France et présidente de l'association Henri Pézerat, à l'origine avec les ONG Basel Action Network (BAN), International Ban Asbestos secrétariat (IBAS) et l'association brésilienne des ex-exposés à l'amiante (ABREA) d'un communiqué alertant du possible démantèlement du navire en Inde.
Ce pays avait refusé d'accueillir fin 2005 le porte-avions Clemenceau, qui devait initialement y être démantelé, sur fond de vive polémique autour de la présence d'amiante à son bord. L'odyssée de l'ancien fleuron de la Marine nationale s'était finalement achevée en 2010 dans un chantier de Grande-Bretagne.
Après une carrière de 37 ans dans la marine française, le Foch a été vendu en 2000 au Brésil pour 12 millions de dollars et renommé le "Sao Paulo".
Dans un courrier adressé fin novembre à l'ABREA par la marine brésilienne, cette dernière indique que l'ex-Foch pourrait être démantelé en Europe, mais également en Turquie et en Inde, où se trouve l'un des plus grands chantiers de démantèlement de navires d'Asie, à Alang.
Les propriétaires de navires en fin de vie se tournent très majoritairement vers certains pays asiatiques, à commencer par l'Inde, où les coûts de main d'oeuvre sont faibles et la réglementation sur les déchets dangereux quasiment inexistante.
La marine brésilienne fait état dans son courrier, dont l'AFP a obtenu une copie, de son obligation de "soumettre aux autorités françaises avant tout contrat toute intention de revente ou de cession de la coque", soulignant sa volonté de "respecter strictement toutes les lois, règles, conventions et directives nationales et internationales, visant à protéger la santé humaine et l'environnement".
Le Brésil "a récemment transmis à la France la liste des sociétés ayant répondu à cet appel d'offre. Cette liste sera étudiée en CIEEMG", la Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériel de guerre, a indiqué à l'AFP l'État-major de la Marine sans plus de précisions dans l'immédiat.