Une opération de démantèlement d'un campement d'opposants au chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux, débutée mercredi, s'est poursuivie jeudi le long du canal du Midi, où des militants restaient perchés dans des arbres, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont investi mercredi ce campement sauvage baptisé "La guinguette vaillante", installé sur la commune de Saint-Jory, à quelques kilomètres de Toulouse. Des engins de chantier ont ensuite procédé à la destruction des baraquements de fortune qui y avaient été construits.
Jeudi matin, l'évacuation des restes du campement se poursuivait, sous la surveillance d'une dizaine de gendarmes. Quatre à cinq militants masqués, dénonçant "la répression des écologistes", étaient venus apporter leur soutien à certains de leurs camarades restés perchés dans des cabanes accrochées aux arbres.
Selon la gendarmerie, ils sont quatre "écureuils" à être ainsi encore installés, un surnom que les militants écologistes se sont donnés au cours d'une mobilisation contre un autre grand chantier régional contesté: l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres.
Mercredi, douze personnes ont été interpellées pour occupation illégale d'un terrain privé mais jeudi matin, elles avaient toutes été relâchées, a indiqué la gendarmerie.
Selon une militante jointe par téléphone par l'AFP mercredi soir, "entre 10 à 50 personnes" occupaient cette "ZAD" (Zone à défendre) depuis sa mise en place progressive en novembre.
La préfecture de Haute-Garonne a par ailleurs pris en début de semaine un arrêté interdisant le port d'armes ou d'objets pouvant constituer une arme par destination sur la commune de Saint-Jory et deux communes voisines "afin de prévenir le risque de troubles à l'ordre public susceptibles d'intervenir sur le chantier des aménagements ferroviaires du nord toulousain pour la LGV Toulouse-Bordeaux".
Une décision dénoncée sur France 3 Occitanie par Jean Olivier, président de l'association des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, qui voit une volonté de "faire peur aux gens" et de "discréditer l'opposition à ce projet".