L'histoire du mont Blanc en chiffres

Alors que la nouvelle mesure de l'altitude du mont Blanc (4.805,59 mètres) a été dévoilée jeudi, voici l'histoire du toit de l'Europe occidentale racontée en chiffres.

- 2.426 toises -

Soit 4.728 mètres au-dessus de la Méditerranée. C'est, selon XYZ, la revue de l'Association francophone de topographie, la première mesure connue de l'altitude du mont Blanc, réalisée en 1695 par les frères géomètres genevois Jean-Christophe et Nicolas Fatio de Duillier.

Au cours des siècles suivants, de nombreux savants y vont de leurs mesures. L'exercice devient plus précis à partir de 1986 grâce au GPS (jusqu'à 4.811 mètres selon les années).

L'altitude du mont Blanc s'établit désormais à 4.805 mètres et 59 centimètres, soit 2 mètres et 22 centimètres de moins qu'en 2021, selon une nouvelle mesure dévoilée ce jeudi.

- 26 ans -

C'est le temps qu'il fallut aux Chamoniards pour relever le défi lancé par Horace-Bénédict de Saussure de conquérir ce sommet.

En 1760, le savant genevois publie dans les paroisses de la vallée un avis promettant une "récompense assez considérable à ceux qui trouveraient une route praticable pour parvenir à la cime du mont Blanc".

Beaucoup s'y cassent les dents, jusqu'à l'exploit du cristallier Jacques Balmat et du docteur Michel Paccard le 8 août 1786.

Jacques Balmat mènera Horace-Bénédict de Saussure au sommet l'année suivante, permettant au scientifique de réaliser au baromètre sa propre mesure de l'altitude du mont Blanc (2.450 toises, soit 4.775 mètres).

- 3 premiers morts -

Mandaté par le tsar Alexandre Ier pour une mission scientifique, le docteur Joseph Hamel se lance en août 1820 à l'assaut du mont Blanc. Le temps se gâte rapidement, les guides veulent rebrousser chemin, mais le Dr Hamel s'entête. Alors que le sommet se profile, une avalanche précipite trois guides dans une crevasse. Ils ne pourront être secourus.

De ce drame naîtra l'année suivante la Compagnie des guides de Chamonix.

- 20.000 alpinistes par an -

Chaque année, entre 15.000 et 20.000 personnes tentent l'ascension du mont Blanc, selon la préfecture de la Haute-Savoie. Essentiellement en été.

Pour éviter la surfréquentation, un maximum de 214 alpinistes par jour est fixé à l'été 2019 par le maire de Saint-Gervais, commune d'où part la voie classique vers le géant alpin. Cela correspond au nombre de places disponibles dans les refuges.

- 4 heures, 57 minutes et 40 secondes -

Voici le temps record établi en juillet 2013 par l'Espagnol Kilian Jornet, 25 ans, pour effectuer l'aller-retour entre l'église de Chamonix, à 1.037 mètres d'altitude, et le sommet. En short et baskets, il met 3H30 pour gravir les 3.773 mètres de dénivelé.

- 10,4°C -

Le 18 juin 2022, cette température record est enregistrée au sommet du mont Blanc. Au cours de cet épisode de chaleur, les températures restent même positives pendant 11 heures consécutives, provoquant une "fonte prolongée au sommet du Mont Blanc", selon l'Agence régionale de protection environnementale (Arpa Val d'Aoste).

La station météo ayant permis ces relevés est installée depuis 2015 à proximité immédiate du sommet, sur le col Major (4.750 mètres). La température y dépasse rarement 0°C et passe régulièrement sous -30°C en hiver.

- 2 crashs d'avions -

Le Malabar Princess, d'Air India, s'écrase le 3 novembre 1950 sur les flancs du mont Blanc à 4.700 mètres d'altitude, faisant 48 morts. Un avion de la même compagnie, le Kangchenjunga, s'écrase sur le même glacier 15 ans plus tard, le 24 janvier 1966. Aucun des 117 passagers ne survit.

- Environ 300.000 euros -

C'est la valeur des émeraudes et saphirs découverts en 2013 par un jeune alpiniste savoyard dans une boîte métallique sur le glacier des Bossons. Le trésor provient probablement du Kangchenjunga. Aucun héritier n'ayant été retrouvé, le trésor est partagé en 2021 entre son découvreur et la ville de Chamonix, dont dépend le glacier.

- Deux pays -

La France et l'Italie se disputent le sommet du mont Blanc.

Pour Rome, en vertu du traité de Turin de 1860 rattachant la Savoie à la France, la frontière passe précisément au sommet, qui est donc partagé entre les deux pays. Paris, elle, considère que le sommet est uniquement français, faisant passer la frontière en contrebas, par le mont Blanc de Courmayeur.